Cloud Computing : décollage en vue en France, le Saas en tête
2010 sera donc l’année du décollage… dans l’Hexagone. Si - fortes de l’expérience ASP – les offres Software-as-a-service sont désormais bien implantées, l’informatique en nuage s'épanouira dans les mois qui viennent avec son volet infrastructure. Markess estime que l’Iaas devrait voir son activité quintupler en France dans les 20 mois à venir. Et même les SSII s’y mettent.
Le Cloud Computing, c’est parti. Définie comme l’agglomérat de trois types d’usages informatiques par Markess (l’Iaas pour Infrastructure as a service, le Paas pour platform et le Saas pour Software), l’informatique en nuage est appelée à modifier durablement le paysage du SI. Son expansion devrait connaître une forte accélération d’ici 2011, selon le dernier baromètre publié par le cabinet d’études. De 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires généré en 2009 – essentiellement via les services logiciels héritiers des applications hébergées – le marché, en France, atteindra 2,3 milliards d’euros en 2011, avec un segment Iaas progressant de 100 millions d’euros à 500 millions d’euros.
De belles perspectives et du coup, selon Markess, après une année 2009 délicate, « début 2010, les prestataires sont, dans l'ensemble, confiants vis-à-vis de la demande des entreprises pour le cloud computing (IaaS, PaaS ou SaaS), et notamment celle des grandes entreprises et des PME. » Les offres se sont structurées, clarifiées et ont gagné en maturité, permettant une meilleure compréhension des modèles. Un bémol, cependant : « ce sont les plus grandes entreprises et certains profils de PME qui semblent s’engager dans des démarches constructives afin de déterminer les domaines pouvant être éligibles au Cloud Computing chez elles. Les TPE, quant à elles, favoriseraient avant tout le SaaS, et moins l’IaaS et le PaaS qui demandent plus d’accompagnement par des tiers externes. »
Flexibilité des contrats, liberté des utilisateurs
C’est donc avant tout la simplicité d’accès, mais également la prise de risque moindre, qui conduisent les entreprises à entrer dans le monde du Cloud Computing par les services applicatifs. A tel point que 88 % des 120 prestataires interrogés par Markess « s'accordent pour avancer que le modèle traditionnel de vente de licences logicielles devrait progressivement basculer en France vers le modèle SaaS », même s’il reste encore du chemin à parcourir. Au-delà de l’engouement, la nature de l’engagement côté utilisateurs évolue aussi peu à peu. Markess note que, en ce qui concerne le SaaS, et par rapport aux indicateurs délivrés en 2009, la durée moyenne d’engagement contractuel se réduit sensiblement : « le nombre de prestataires affichant une durée moyenne d’engagement de 2 ans ou de 3 ans diminue alors que, dans le même temps, le nombre de prestataires affichant des durées moyennes d’engagement d'un an au plus progresse de plusieurs points depuis 2009. » Une tendance forte d’un modèle économique qui rétablit peu à peu l’équilibre en le fournisseur et son client, celui-ci profitant d’une approche applicative plus flexible et d’une concurrence relancée avec l’émergence de pure players du Saas. Reste que la pesanteur de la relation devient plus forte dès lors que l’on s’approche des infrastructures. Markess explique ainsi que « les prestataires proposant des offres de type Iaas/Paas semblent indiquer dans l’ensemble des durées légèrement plus longues que ceux positionnés sur le Saas ».
Des éditeurs, quelques opérateurs, peu de SSII
Le niveau de maturité de l’offre est également en cause. Si les fournisseurs d’offres Saas bénéficient de l’expérience ancienne des fournisseurs d’applications hébergées, côté infrastructure, les hébergeurs ont encore à convaincre. Ce qui est en passe d’être réalisé, Markess estimant que, si « les pure players et les éditeurs confirment leur avance en termes de légitimité et de reconnaissance sur le marché par les offreurs, ils voient les hébergeurs les rejoindre de façon rapide avec la montée en puissance de la demande en services de cloud computing du côté des infrastructures (IaaS). »
A noter la bonne position des opérateurs télécoms – bien souvent hébergeurs historiques – qui peuvent jouer « tant sur le tableau des infrastructures réseaux que celui des infrastructures informatiques et proposer ainsi des services de bout en bout ».
Côté SSII en revanche, Markess note un retard à l’allumage. Deux raisons à cela : tout d’abord le passage au cloud computing est également un changement de modèle qui demande une transition, durant laquelle il faut gérer la conccurrence interne avec les services d’infogérance.
Ensuite Markess note « des offres de services encore récentes et un positionnement encore peu affirmé de la part de ces acteurs sur ce marché. » Pour preuve l’annonce de ce jour de Steria qui se lance tout juste dans une offre globale de plate-forme virtuelle à la demande fondé sur la technologie UCS de Cisco.