Avec la division d’Atmel, Inside Contactless s’ouvre au monde des paiements bancaires
Le Français Inside Contactless, spécialiste des puces sans contact, se paie les activités de micro-contrôleurs sécurisés de l’Américain Atmel. Une opération qui lui ouvre en grand les bras du marché des paiements bancaires pour venir titiller un peu plus ses concurrents.
Le Français Inside Contactless, spécialisé dans la fourniture de technologies sans contact, a annoncé le 4 mai le rachat des activités de micro-contrôleurs sécurisés (Secure Microcontrollers Solutions - SMS) de l’Américain Atmel, localisé à Rousset près d’Aix-en-Provence (et donc voisin d’Inside) et à East Kilbride en Ecosse. Une acquisition qui non seulement donne à Inside une taille critique sur le marché européen, mais le pare également d’un portefeuille de nouvelles technologies - avec contact, cette fois - dans le domaine des paiements bancaires et des transactions sécurisées.
Les activités SMS d’Atmel, acteur majeur dans les composants sécurisés de carte à puce, reposent notamment sur le design de puces à double interface (dual-interface) qui combinent une approche avec contact et sans-contact. Tandis que les cartes s’appuyant sur les spécifications EMV (Europay-MasterCard-Visa) - standard international de sécurité des paiements par carte à puce - passent exclusivement par l'insertion d'une carte dans un terminal. Mais aujourd’hui, dans certains pays comme la France (des projets sont en cours entre Mastercard et la RATP) ou l’Allemagne, des banques commencent à intégrer des fonctions sans-contact à leurs services. D’où l’intérêt d'Inside pour ce marché pour l’heure assez marginal.
Inside, groupe 100 % "fabless"
“Atmel se positionne sur un secteur très complémentaire au nôtre, explique Pascal Didier, directeur adjoint d’Inside Contactless. Inside est 100 % sans contact, mais dispose d’une offre entrée de gamme en cours de certification dans le dual-interface. Atmel de son côté est positionné sur le haut de gamme”, commente-t-il. Ainsi, Inside Contactless acquiert une gamme de produits qui lui permet de couvrir un domaine plus large de la carte à puce. Et pas n’importe lequel : celui du monde de l’EMV.
Outre le fait de s’ouvrir à de nouveaux marchés comme celui de la TV à péage - un point fort d’Atmel -, le Français complète également son arsenal autour de NFC en y greffant l’expertise de l’Américain autour de la carte SIM. Enfin, Inside récupère également l’expertise d’Atmel en matière de technologie de fonderie en 13 microns.
Car Atmel dispose d’une forte expertise en matière de fabrication de puces. Historiquement, l’Américain possédait 2 activités à Rousset : une usine de fabrication qui, avec plus de 1 000 personnes, représentait sa première activité ; et les activités SMS (plus marginales) que Inside a rachetées. Débarrassé de son usine depuis mars dernier (cédée à l’Allemand LFoundry), les activités d'Atmel au Rousset devenaient une opportunité pour Inside - un groupe 100 % “fabless” (sans usine) - ainsi que ses investisseurs, souligne en substance Pascal Didier.
Une taille critique pour les marchés mondiaux
L’acquisition, dont la finalisation est attendue pour septembre prochain, a été financée par les investisseurs actuels d’Inside (Gimv et Sofinnova Partners), auxquels s’est joint le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) - un fonds détenu à 51 % par la Caisse des Dépôts et à 49 % par l'Etat mis en place dans le cadre du Plan de Relance.
Ce rachat fait également prendre à Inside de l’embonpoint sur le marché. Le Français, en récupérant les 170 personnes de la division SMS d’Atmel, double son effectif. Et triple son chiffre d’affaires dans la foulée, affirme son directeur adjoint. Alignant un peu plus le groupe sur les ténors du secteur, comme le Hollandais NXP, Infineon ou encore ST Micro.
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