Panique à la bourse de New York : Accenture, la SSII qui a valu 7 petits millions...
Accenture victime de l'économie casino. Hier, dans un mouvement pour l'heure inexpliqué, le titre de la SSII a abandonné plus de 99 % de sa valeur en quelques instants. Le géant du conseil et de l'intégration valait alors le prix d'une quelconque start-up.
Panique hier à Wall Street. A la suite d'une série d'événements encore confus - la thèse d'une erreur informatique est pour l'heure écartée par les opérateurs de marché -, le titre Accenture, qui se négocie ces derniers jours au dessus de 40 $, a chuté de façon vertigineuse pour atteindre 1 cents pendant quelques minutes (voir graphique). Ce qui ramenait la valeur de la SSII américaine de près de 30 milliards de dollars à... environ 7 millions ! Une cotation baroque pour une entreprise qui a réalisé plus de 21 milliards de dollars de chiffre d'affaires lors de sa dernière année fiscale. Le titre de la SSII est revenu à des niveaux plus conformes en fin de séance (à plus de 41 dollars, abandonnant tout de même plus de 2,5 % sur la journée d'hier).
Si le gendarme des bourses américaines (la SEC) a ouvert une enquête sur ces mouvements incontrôlés sur certaines actions, la place boursière technologique Nasdaq, tout en indiquant ne pas déceler pour l'heure d'erreur technique sur sa plate-forme, a d'ores et déjà annulé toutes les transactions effectuées entre 14h40 et 15h (heure de la côte Est des Etats-Unis), à "des prix plus élevés, ou moins élevés de 60 % du dernier cours enregistré pour ce titre à 14H40 ou immédiatement avant". Des critères qui s'appliquent notamment au moment de folie qu'a connu le titre Accenture.
Une erreur et une réaction en chaîne ?
La principale bourse de New York, le Nyse, a elle décidé de suspendre la cotation de certains titres pendant de brefs périodes, allant de 30 à 90 secondes. Une décision censée calmer la volatilité du marché, mais qui a entraîné des réactions mal contrôlées au sein des programmes informatiques des courtiers, qui gèrent les passages d'ordre en fonction de règles. De facto, c'est bien ce mécanisme - le trading automatique - et son accélération - courtiers et opérateurs boursiers s'étant lancés dans une course à la puissance pour passer le maximum d'ordres en un minimum de temps - qui sont pointés du doigt. "Nous avons un marché qui réagit à la milliseconde, mais les humains qui le contrôlent mettent, eux, plusieurs minutes à réagir et, malheureusement, des milliards de dollars de dommages peuvent être causés pendant ce laps de temps", explique par exemple le professeur de finances de l'université de Georgetown James Angel au New York Times. Le trading automatique à haute fréquence représente aujourd'hui entre 50 et 75 % du volume des transactions. Selon les médias américain, cette réaction en chaîne aurait été provoquée par une erreur d'un trader de la banque Citigroup sur le titre Procter & Gamble.