OW2 met son poids dans la balance pour faire vivre un Cloud Open Source
Le consortium Open Source a inauguré la semaine dernière une initiative entièrement dédiée au Cloud Computing. L’Open Source Cloudware vise à fournir un socle Iaas/ Paas, avec un fort accent mis sur l’élasticité, et compte s’appuyer sur les caractéristiques de l’Open Source pour y parvenir : ouverture et interopérabilité.
Un renfort de poids pour le Cloud Open Source. Le consortium OW2 a décidé de monter d’un cran sa présence sur le marché des solutions d’entreprise Open Source, en portant son expertise acquise dans le middleware vers le nuage désormais très tendance. C’est le message que l’on pouvait retenir à l’annonce la semaine dernière (lors du salon Solutions Data Center et Cloud Computing, au Cnit de Paris-La Défense) de l’Open Source Cloudware.
Lancée par les membres stratégiques du consortium que sont Bull, France Télécom et l’Inria, cette initiative entièrement dédiée au Cloud vise à proposer un socle technologique Open Source performant s'appuyant sur 6 projets issus du consortium OW2 (CLIF, Entropy, JASMINe, JOnAS, Joram et ProActive). Dans le langage du consortium, une initiative représente “un effort commun entre membres visant à combiner des projets pour répondre à un besoin du marché”, résume Cédric Thomas, le président d’OW2. En gros, il s’agit de faciliter la diffusion du code OW2 et son intégration au sein de solutions métiers.
Après la BI - première initiative lancée par le consortium -, voir l’une des organisations cadres de l’Open Source (avec Eclipse et Apache notamment) s’intéresser à l’informatique en nuage n'est pas réellement surprenant, à l'heure où nombre d’observateurs comme le cabinet Markess y voient un marché en plein décollage et où les institutions du secteur IT, comme l’Afdel ou le Syntec, relaient le message. A entendre les acteurs du Cloud sur ce même salon Solutions Data Center et Cloud Computing, l’heure est désormais au business. Fi du buzz, comme nous l’indiquions dans nos colonnes.
"Etre orienté middleware est un avantage dans le Cloud"
Pas question, dès lors, que l’Open Source laisse filer ce marché. Et dans la foulée de la Free Cloud Alliance, autre projet de pile Open Source pour le Saas, Paas et Iaas, OW2 veut faire valoir non seulement les valeurs de l’Open Source sur ce segment, mais également son expertise de consortium spécialisé. “Cette initiative est stratégique pour OW2, précise Cédric Thomas, et grâce à notre orientation middleware, nous avons un avantage pour le Cloud”. OW2 entend ainsi agir, presque de façon chirurgicale sur la couche Paas. “Là où se développe les fonctions d’élasticité du Cloud, et là où aujourd’hui il y a un besoin d’innovation”, insiste-t-il. En clair, la plus importante spécificité du nuage. “Nous visons à développer des technologies qui apportent de l’élasticité aux applications dans un contexte d’ouverture, d’intéropérabilité et de standards”, ajoute-t-il, tout en rappelant que ces trois derniers critères sont les caractéristiques même de l’Open Source.
Un peu comme la Free Cloud Alliance, alors ? Non, tranche Cédric Thomas : “au niveau du Cloud, les offres foisonnent. Mais les frontières du Cloud ne sont pas encore bien définies”. Laissant ainsi chacun apporter sa pierre à l’édifice. “On a également besoin d’une mise en oeuvre [du Cloud Open Source, NDLR] à plusieurs niveaux. [...]Entre la Free Cloud Alliance et OW2, il existe une complémentarité : eux s’adressent aux PME, alors que nous sommes orientés grands systèmes complexes”. La mutualisation serait ainsi contre-productive.
Premières implémentations du Cloudware mi-2011
Encore en phase de “montage” et d’intégration, le stack d'OW2 doit désormais s’ouvrir aux autres membres du consortium (comme Talend par exemple) afin de créer un portefeuille de projets qui vont enrichir l’architecture Cloud. Cédric Thomas explique qu’une douzaine de projets seraient déjà intéressés au sein de l’organisation, mettant ainsi en avant le côté très fédérateur du consortium.
Les premières implémentations de l’initiative Cloudware devraient voir le jour mi-2011. France Télécom / Orange a déjà des plans d’intégration de son côté. Ce qui devrait constituer un premier gage de confiance pour les utilisateurs.