Novell présente le premier Service Pack de Suse Linux Enterprise 11
Il faudra attendre le 2 juin pour y accéder largement. Mais les participants de la conférence BrainShare Europe qui se déroule actuellement à Amsterdam peuvent déjà l’essayer et repartir avec un DVD d’installation de Suse Linux Enterprise 11 SP1. Une mise à jour qui profite notamment de l’intégration de la version 4.0 de l’hyperviseur Xen, de la compatibilité avec Hyper-V et du noyau Linux 2.6.32.
Le premier Service Pack de Suse Linux Enterprise 11 (SLES), que Novell a dévoilé lors de la conférence BrainShare Europe qui se déroule actuellement à Amsterdam, semble battre au rythme de la virtualisation. Côté hôte, ce SP1 de SLES 11 intègre en effet l’hyperviseur Xen 4.0 dont le support de SR-IOV (Single Root I/O Virtualization, pour la gestion des entrées/sorties en environnement virtualisé) promet de belles progressions des performances en entrées/sorties. Celui du format ouvert d’images de machines virtuelles, Open Virtualization Format 1.0, permet quant à lui d’envisager plus de souplesse dans la migration d’un hyperviseur à l’autre. Mais Xen 4.0 apporte en outre des capacités de consolidation plus importantes. Accessoirement, et quitte à ne pas choisir - ou du moins, selon les termes de Novell, à laisser le client choisir - Suse Linux Enterprise Server 11 SP1 embarque également l’hyperviseur KVM. Une logique bien éloignée de celle retenue par Red Hat avec la dernière mouture de sa distribution Enterprise Linux. Et pour une simple raison : selon Novell, si KVM est «prêt pour l’entreprise, Xen est bien plus répandu ». Surtout, étant intégré au noyau Linux, KVM permet de profiter des fonctions d’économie d’énergie des processeurs serveurs. Avec, à la clé, la perspective d’économies sur la facture électrique.
Pour la virtualisation côté guest OS cette fois-ci, en plus des pilotes Open Source de VMware ESX, Novell a doté SLE SP1 des Linux Integration Components pour Hyper-V. Et pas n’importe quelle version de ces composants d’intégration Linux pour l’hyperviseur de Microsoft : la version R2, rendue publique en début d’année et qui améliore significativement le fonctionnement de Linux au-dessus d’Hyper-V avec, notamment, le support des pilotes de contrôleurs réseau et RAID synthétiques spécifiquement adaptés à Hyper-V.
Toujours plus pour la haute disponibilité
Côté extensions pour la haute disponibilité, le SP1 supporte désormais framework ReaR (projet Open Source de reprise après sinistre Relax and Recover). Si elles permettaient déjà d’envisager un déploiement en grappes - grâce au support de systèmes de fichiers ad hoc tels que Oracle Cluster File System 2 ou cLVM2, mais aussi à l’outil de gestion des ressources Pacemaker, à LVS pour l’équilibrage de charge, et à DRDB pour la réplication de données distribuée en mode bloc -, ces extensions permettent maintenant d’étendre cette démarche à une stratégie de reprise d’activité après incident sur site distant : SLES 11 SP1 supporte les grappes à l’échelle métropolitaine et ReaR peut être intégré avec IBM Tivoli Storage Manager 5, Veritas NetBackup et HP Data Protector, notamment.
SLES 11 SP1 supporte en outre les fonctions matérielles de support à distance (RAS) des derniers processeurs Intel Xeon 7500 et 5600. Sans compter des améliorations dans le support de MPIO (multipath I/O, une technique d’amélioration des performances et de la tolérance de panne pour le stockage local) pour les mêmes processeurs ou encore, toujours pour le stockage local, le support des niveaux RAID 6 et 10 ainsi que du système de fichiers btrfs - apportant notamment la possibilité de réaliser des snapshots du système, ainsi des retours en arrière à la manière d’un ZFS. Mais ce dernier n’est proposé, pour l’heure, qu’à titre de « preview » et n’a donc pas vocation à être exploité en production.
Novell semble en revanche avoir fait l’impasse sur ksplice, initialement prévu, qui doit permettre l’application de correctifs au noyau Linux à chaud, sans redémarrage.
Une administration simplifiée
SLES 11 SP1 intègre également WebYaST, afin de permettre l’administration et la configuration à distance, via une interface Web ; une avancée bienvenue pour les appliances. CIM infrastructure, pour l’administration à distance mais cette fois-ci dans une perspective centre de calcul, est disponible par défaut - et non plus de manière optionnelle. Ce premier Service Pack peut être appliqué simplement sur des systèmes SLES 11 ; pour des questions de chargeur d’amorce, Novell recommande une réinstallation pour les systèmes SLES 10 SP2.