Collaboratif : Novell voit Pulse comme un Google Wave pour grands comptes
Pulse, la future solution de travail collaboratif temps réel de Novell, sera-t-elle un concurrent de plus pour Google Wave ? Elle en a l’air. D’autant plus que l’éditeur de Salt Lake City entend y adjoindre toute son offre en matière de gestion des identités et de la conformité réglementaire pour proposer une solution capable de répondre aux impératifs les plus contraignants des entreprises. Tout en maintenant une approche ouverte avec, comme fil conducteur, l’interopérabilité.
Novell profite de l’édition européenne de sa conférence BrainShare, qui se déroule actuellement à Amsterdam, pour présenter, de ce côté-ci de l’Atlantique, Pulse, son projet de plateforme collaborative d’entreprise dévoilée à San Lake City, en mars dernier. Concrètement, Pulse rappelle immédiatement une sorte de Twitter. L’interface graphique de Pulse en reprend les canons ergonomiques : un fil de messages au milieu de l’écran, un profil d’utilisateur en haut à droite, avec le nombre de suiveurs et de suivis, etc. Mais la comparaison s’arrête là. De fait, le reste des fonctionnalités de Pulse rappelle plutôt Google Wave, à commencer par la possibilité d’intégrer des documents bureautiques (Microsoft Office, OpenOffice, etc.) aux messages ou encore, surtout, des petits applets d’extension, et même des worflows plus ou moins complexes.
Une solution résolument ouverte
Cette ressemblance avec Google Wave n’a rien de fortuit. Ken Muir, directeur technique de Novell pour l’activité collaboratif, la revendique même : « de nombreux outils tels que Google Wave se positionnent comme les représentants de la nouvelle génération d’outils collaboratifs. Mais si nous avons adopté le protocole Google Wave Federation, c’est pour éviter de proposer une solution qui ressemble à un jardin cloisonné : que serait aujourd’hui le courrier électronique sans le protocole standard SMTP ? C’est pour cela que nous collaborons avec Google au développement de leur protocole. » Et le rapprochement ne s’arrête pas là : « nous collaborons également pour le support des extensions appelées Gadgets [ces petites applets qui permettent d’ajouter de nouvelles fonctionnalités ciblées à la solution, comme l’intégration d’un tableur par exemple, NDLR] ainsi que pour celui de Robot [un outil de création de pseudo intervenants chargés de manipuler et traiter des données partagées dans le cadre de workflows, NDLR]. » Une logique étendue à la messagerie instantanée avec le support du protocole ouvert Jabber.
Ouverture ou plutôt dépendance vis-à-vis d’un Google qui vient justement d’ouvrir les vannes de Wave ? « Soyons clair, Pulse n’est pas construit sur Wave ; nous utilisons des protocoles communs, pour assurer l’interopérabilité, mais Pulse est un authentique produit original », tranche Ken Muir. D’ailleurs, Novell ne vise pas exactement le même public que son partenaire : « nous ciblons spécifiquement les grandes entreprises [du moins pour le moment, NDLR], en tirant profit des infrastructures de gestion des identités, de la conformité réglementaire, de production de rapports d’usage pour les audits... Tout ce dont l’entreprise a besoin pour tracer et garantir ce qui se passe sur sa plateforme de travail collaboratif. »
Un modèle double : SaaS et on-premise
Pulse doit être commercialisé dans le courant du second semestre. Novell prévoit de proposer un accès gratuit à la plate-forme, avec un maximum de 1 Go d’espace de stockage. Une capacité qui pourra être étendue moyennant finances, soit avec Novell - à partir de 50 ou 60 $/an/utilisateur (un ordre de grandeur à ce stade) -, soit avec des spécialistes du stockage en ligne comme Kablink avec son service iFolder. Au-delà, Novell prévoit bien sûr de profiter de son portefeuille logiciel pour proposer des ensembles plus ambitieux intégrant par exemple la gestion du provisioning des utilisateurs depuis l’annuaire de l’entreprise, l’intégration avec une solution de Single Sign-On, etc.
Voilà pour le volet SaaS. Courant 2011, Novell prévoit de proposer Pulse sous la forme d’un logiciel prêt à déployer en interne, comme « un point d’intégration unique pour la messagerie, l’agenda, etc. » Avec même la possibilité de combiner stockage interne et stockage externe tout en garantissant « le respect des contraintes réglementaires locales liées à la localisation des données ». Mais, surtout, sans devoir remettre à plat son infrastructure de services collaboratifs. Enfin, intégrateurs et opérateurs télécoms pourront revendre Pulse, y compris en marque blanche.
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