Paiement mobile : MasterCard place son innovation entre les mains des développeurs
MasterCard prévoit de livrer une partie de ses services et plates-formes sous forme d’API dans le courant de l’année. Un projet, Open API, qui ouvre un champ d’applications de paiement mobile et en ligne aujourd’hui difficile à mettre en place. Pour MasterCard, il s’agit de puiser son innovation et sa R&D dans un vivier mondial.
Décloisonner le paiement mobile. C’est un peu la volonté que l'on perçoit lorsqu’on apprend que Mastercard, l’organisme de carte de crédit n°1 qui se partage le marché mondial avec Visa, sortira “un peu plus tard dans l’année”, une série d’API (interfaces de programmation) ouvertes pour le développement d’applications web et mobiles autour des solutions de paiement mobile et en ligne du groupe. Un grand pas en avant dans l’émergence de services de paiement mobiles tant les technologies restaient très propriétaires sur ce segment, très critique. Ce projet représente la premier projet sortant des MasterCard Labs inaugurés en avril dernier.
Paypass constitue la plate-forme de paiement sans contact proposée par le géant du paiement bancaire. Elle entre en concurrence directe avec l’offre de Visa, baptisée quant à elle Paywave. Elle motorise notamment le système de paiement NFC, inauguré récemment par DeviceFidelity pour convertir l’iPhone en une véritable carte de crédit. En France, MasterCard demeure l’un des fer de lance du paiement mobile sans-contact avec près de 2,5 millions d’utilisateurs recensés dans l’Hexagone disposant d’une carte Paypass, indiquait le quotidien La Tribune dans son édition du 19 mai.
Le projet Open API mis en place par MasterCard vise ainsi à piocher dans le très important vivier de développeurs Web - qui par extension sont également les développeurs d’applications mobiles. Avec pour objectif de placer entre les mains de cette gigantesque communauté la création de services, de modèles économiques, reposant sur la technologie du groupe. Un porte-parole de MasterCard nous a expliqué qu’il s’agit ici “de profiter de l’ingéniosité des développeurs pour libérer l’innovation et la R&D et promouvoir la prochaine génération d’applications”.
"Profiter de l'ingéniosité des développeurs"
Concrètement, MasterCard rend disponible, à travers son projet, des kits de développement SDK (Software development kit), des exemples de code, des guides de référence et des espaces de test (sandbox) pour expérimenter de nouveaux services. Un portail viendra supporter le tout; par lequel les développeurs pourront échanger les bonnes pratiques et contacter les ingénieurs de MasterCard.
Au delà du paiement, coeur de métier de MasterCard, le groupe entend ouvrir l’accès à quelque 20 de ses services et plates-formes via ces API. “Ces plates-formes et services fournissent des fonctions supplémentaires et améliorent les possibilités de paiement de MasterCard, commente le groupe dans un communiqué. Les Open API pousseront plus loin le développement de nouvelles applications et de nouveaux systèmes au-delà ce qui est disponible aujourd’hui, comme sur les CRM, ERP, jeux en ligne, sites e-commerce, porte-monnaie électronique, applications mobile et systèmes de gestion de la paye”.
Concrètement, ces interfaces iront au delà de Paypass, et engloberont d’autres services Mastercard. A titre d’exemple, un développeur pourra mettre en place un système de paiement et de module de e-commerce dans un monde virtuel en 3D, ou au sein de réseau sociaux. Grâce aux autres services du groupe, liés notamment aux données clients, des services de fidélisation ou de suivi pourront être mis en place.
Orange, par le voie de Vincent Barnaud, directeur des services sans-contact se dit, de son côté, favorable aux API ouvertes. Il ajoute que cette ouverture symbolise quelque peu la reconnaissance par MasterCard de ce que le mobile est aujourd’hui important en matière de paiement. Et, surtout, que le modèle collaboratif mis en place entre les banques et les opérateurs demeure viable aux yeux des Visa et MasterCard.
En complément :
- Nice, répétition générale des services NFC avant généralisation en 2011