Projet Redwood : VMware laisse fuiter des informations sur son futur outil de gestion de cloud
VMware a publié par inadvertance la semaine dernière une présentation du «Projet Redwood», un nom de code qui désigne en fait le futur VMware vCloud Service Director. Ce nouveau logiciel, qui devrait officiellement faire ses débuts lors de VMworld en septembre, est l’une des pièces maitresses de la stratégie de VMware dans les nuages. Il vise en effet à fournir l'interface, les outils de provisionning, d'automatisation, d’administration et de facturation permettant d’assurer le lien entre une architecture de cloud privé VMware et des services de cloud public.
Après avoir évoqué son projet Redwood en juin 2009 lors de VMworld 2009, puis après avoir mentionné de nouveau le projet lors du récent EMCWorld de 2010, VMware a publié par inadvertance les détails de ce projet la semaine dernière. « Project Redwood » est en fait le nom de code du futur VMware vCloud Service Director, l’une des pièces maitresses de la stratégie de VMware dans les nuages. Il regroupe en effet un ensemble d’outils et de technologies qui fournissent l'interface, les outils de provisionning, d'automatisation, d’administration et de facturation permettant d’assurer la liaison entre une architecture de cloud privé VMware et les services délivrés par un fournisseur de services de nuage public.
VMware vCloud Service Director, actuellement en bêta, serait en test dans plusieurs grandes entreprises, notamment au sein du groupe France Telecom Orange, pour ce qui concerne la France. Sauf surprise, le logiciel devrait être officiellement dévoilé en septembre prochain lors de VMworld à San Francisco. Selon les informations publiées, puis rapidement retirées de son site web par VMware, vCloud Service Director a pour objectif de permettre aux entreprises de créer leurs propres cloud interne, mais aussi d’aider à la création d’un écosystème de fournisseurs de services (SSII, opérateurs télécoms) désireux de fournir des services de cloud public VMware aux entreprises. L’idée est ainsi de disposer des mêmes interfaces sur le cloud public et sur le cloud privé afin de simplifier la bascule des environnements virtuels de l’interne vers l’externe et vice-versa.
Assurer l'interface entre cloud public et cloud privé
vCloud Service Director permettra ainsi de créer, d’instancier et de déplacer des piles applicatives complètes (baptisées vApps) de l’interne vers un cloud public tout en permettant à l’entreprise de conserver le contrôle sur les paramètres opérationnels et sur la facturation. Un schéma d’architecture de vCloud Service Director montre l’interface de l’outil chapeautant une couche de gestion de ressources, un catalogue d’images de VM et de vApps, le tout pilotable via l’API vcloud (dont la version 0.9 a été publiée fin avril). A l’étage inférieur figurent l’hyperviseur, le matériel et la couche d’administration WSM (API VIM). Il est à noter que les services de vCloud Service Director seront pilotables depuis l’extérieur via l’API jclouds, une librairie Java qui permet d’accéder via une API standardisée aux services des grands cloud comme Amazon EC2 ou Eucalyptus (dans Ubuntu). Le développeur originel de jclouds, Adrian Cole, est désormais un salarié de VMware, mais continue de maintenir le projet.
Côté pratique, vCloud Service Director permet de compléter l’interface VI Client et d’apporter des capacités multi-tenant pour la gestion des ressources. L’idée est de permettre, à partir d’une infrastructure mutualisée, de créer des datacenter virtuels (ou vDC). D’une certaine façon, vCloud Service Director devrait ainsi apporter aux entreprises certaines des fonctions actuellement offertes par vCloud Express.
Selon la présentation publiée par inadvertance par VMware, vCloud Service Director supportera trois modes de gestion de ressources virtualisées. Le mode dit « Allocation Pool » fournit aux clients un espace dédié qui leur est réservé et au sein duquel ils peuvent créer autant de VM qu’ils le souhaitent dans la limite des ressources allouées. Le mode « Reservation Pools » permet de définir une capacité ajustable à la demande par les utilisateurs. Enfin, le mode « Pay per VM » établit une facturation par machine virtuelle (facturation variable selon le profil de VM).
VMware en retard dans le nuage
Malgré le lancement l’an passé de l’initiative vCloud Express, VMware est en retard sur le marché bouillonnant du cloud. "Nous avions besoin d'éduquer le marché sur nos capacités dans les nuages", explique James Watters, directeur des solutions en nuage chez VMware. Watters indique que VMware s’est un peu retrouvé piégé par le décollage du cloud computing. Les clients attendaient en effet de VMware, le leader des logiciels de virtualisation, qu’il soit à la pointe du cloud computing. Mais VMware n’est pas un fournisseur de service. Pour autant, James Watters explique que le cloud computing est une évolution naturelle de la technologie de virtualisation de VMware et que vCloud Express est une manière d’en faire la preuve alors que les entreprises (dont la plupart utilisent VMware) adoptent progressivement des modèles de cloud interne.
Notons toutefois que VMware n’est pas le seul à s’intéresser à la question. Citrix a ainsi récemment profité de sa conférence utilisateurs Synergy pour lancer sa gamme de solutions de cloud « clés en main », une solution notamment adoptée par l’hébergeur Rackspace qui a choisi XenServer pour son service de cloud. Microsoft travaille aussi au développement d’une offre en nuage permettant aux entreprises de déplacer des applications et des données des datacenters internes vers sa plate-forme de cloud computing Azure. Et c’est sans compter sans une foule de jeunes pousses telles que Joyent dont la plate-forme Paas/Iaas, est commercialisée en version privée par Dell, ou comme Eucalyptus, dont la plate-forme de cloud - compatible avec les API Amazon EC2 - est intégrée à l'offre de Canonical.