Cognizant met la main sur le spécialiste du test Galileo pour s’étendre en France
La SSII américaine Cognizant vient d’annoncer le rachat - pour un montant non communiqué - de Galileo, un spécialiste français du test logiciel. Avec cette opération, Cognizant entend renforcer ses positions sur le marché hexagonal, en lien avec ses centres de service en Europe de l’Est, en Inde, ainsi qu’en Chine.
Le test applicatif, chez Cognizant, mobilise environ 12 000 personnes, selon Olivier Cavrel, directeur général France de la SSII américaine - « probablement l’une des forces les plus importantes au monde en matière de test indépendant. » Certes, pour Cognizant, le test applicatif ne représente qu’environ 15 % du chiffre d’affaires. Mais c’est manifestement un relais de croissance significatif, surtout en France où, de l’aveu même d’Olivier Cavrel, la présence de la SSII américaine reste bien plus modeste qu'au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, ou en Suisse. L’Europe représente moins de 20 % du CA de la SSII. Un Hexagone abordé il y a 5 ans, mais, sérieusement « il y a deux ans avec la mise en place d’une véritable équipe locale.» De quoi mieux comprendre le rachat de Galileo, spécialiste français du test applicatif, pour un montant non communiqué.
Galileo, la future practice « test » de Cognizant en France
De fait, Cognizant entend faire de Galileo sa practice « test » pour la France. Celle-ci aura « un rôle de conseil sur les stratégies de test, les processus et l’organisation, le tout en lien avec nos centres de service en Hongrie, en Inde ou encore en Chine, suivant la langue du marché cible. » Pour le reste, Olivier Cavrel anticipe une intégration assez simple : « Cognizant a une organisation matricielle avec des offres horizontales, pays par pays - SAP, e-business, infrastructure, etc. - ; Galileo disposant d’équipes très spécialisées, l’intégration sera simple, sans fragmentation des équipes. » Surtout, Galileo présentait un profil idéal, selon le dirigeant : « c’est une entreprise très spécialisée sur le test ; peu de sociétés ont ce profil en France. D’autant plus que c’est un marché très jeune dans l'Hexagone, dominé par quelques gros acteurs tels que Sogeti, Steria, ou encore Atos-Origin... et une dizaine de petites sociétés qui font soit du test manuel, soit du test de charge. » Mais, justement, Galileo propose une palette plus large : « c’est l’un des partenaires Gold de HP pour leurs solutions de test, qui représentent pas loin de la moitié du marché. »
Le test logiciel, un marché en devenir
Mais, justement, où en est le marché français du test logiciel ? Selon le DG France de Cognizant, « les DSI n’ont commencé à isoler les activités de test qu’il y a 5 à 6 ans. Et, dans la plupart des grandes organisations informatiques, seulement une petite partie des activités de test est regroupée. La confusion entre test et développement reste forte dans beaucoup d’entreprises, notamment pour des raisons de retard d’investissement sur l’identification des processus de développement. Les grands comptes ont commencé à externaliser des centres de service centrés sur les tests depuis seulement deux à trois ans. Souvent dans des centres très proches, au mieux en province. » Du coup, Olivier Cavrel flaire le bon plan : « aujourd’hui, lorsque l’on parle avec nos clients, ils indiquent commencer à comprendre que le test coûte cher, que c’est une discipline très répétitive. Et, surtout, qu’il faut qu’ils repensent la gestion économique de cette charge sur des centres nearshore ou offshore. » Du pain béni pour Cognizant et ses nombreux centres de services dans les pays à bas coût, veut croire Olivier Cavrel. Surtout s'il peut s'appuyer sur un front-office solide : Galileo.