Les SSII indiennes ont déjà pris le train du Cloud
HCL et Infosys viennent de présenter leurs offres cloud. Mais elles avaient déjà été devancées, sur ce domaine, par Wipro, notamment. Le signe que les SSII indiennes n’entendent pas rater une évolution du marché susceptible de transformer durablement leur modèle économique. Pour le meilleur ou pour le pire.
C’est le 8 juillet dernier que HCL a présenté O’zone, son offre de services de type Cloud visant les PME ainsi même que les TPE et les travailleurs indépendants. O’zone doit en particulier proposer une offre d’Infrastructure as a Service (IaaS) et de SaaS - avec notamment des applications de type ERP, comptabilité, CRM, paie et GRH, et GED. Mais la SSII indienne fait l’impasse, pour l’heure, sur le PaaS (Platform as a Service). En Inde, HCL fournira des clients légers aux clients d’O’zone pour leur permettre d’en profiter. L'annonce de la SSII, n'est toutefois que la plus récente d’une série d’initiatives des sociétés de services indiennes en direction du Cloud Computing. TCS s’était ainsi déjà mis en ordre de bataille, notamment au travers de solutions verticales proposées clés en main, à la demande. Début juin, la SSII indiquait à nos confrères de l’Economic Times of India prévoir de réaliser 10 % de ses nouveaux contrats avec ce type d’offres, d’ici à quelques années. Patni Computer Systems a aussi déployé, pour ses besoins internes, une infrastructure de type cloud privé, entre Bangalore, Noida et Chennai,... et entend en faire profiter commercialement ses clients. Toujours pour le marché indien, Netmagic vient de lancer son offre d’IaaS, baptisée Cloud 2.0.
Wipro n’est pas en reste. Steve Ballmer indiquait ainsi récemment que la SSII indienne a augmenté, en un an, de 25 % son chiffre d’affaires sur les technologies Microsoft, et gagné 25 clients avec Azure. Fin mai, le Pdg de l’éditeur estimait d’ailleurs que «les entreprises du monde entier vont tourner leur regard vers l’Inde pour supporter leur migration vers le Cloud Computing.» Et, pour lui, l’Inde va d’ailleurs directement adopter le Cloud Computing. Alors, pour soutenir Azure dans le sous-continent, rien n’est trop beau : partenariat avec Cognizant, CDC Software, Infosys, TCS, Wipro ou encore NIIT et même l’Indian Institute of Science. Près de 5 000 applications pour Azure auraient déjà été développées en Inde.
Un marché intérieur très prometteur
C’est d’ailleurs son marché domestique que HCL vise en priorité avec O'Zone, avec l’ambition, comme son concurrent Ramco, notamment, de casser les prix par rapport à leurs homologues occidentaux - jusqu’à les diviser par 10. Le marché indien du Cloud Computing est actuellement évalué à 110 M$ par Zinnov. Le cabinet estime qu’il devrait dépasser 1 Md$ à l’horizon 2015, dont 650 M$ pour le seul SaaS.
Des VMware et Salesforce.com semblent également avoir senti le fumé de l’appétissant gâteau bientôt prêt à consommer : selon nos confrères de Silicon India, tous deux seraient très actifs sur le marché du sous continent.
Alors, certes, le potentiel du marché domestique indien est attractif. Mais il convient toutefois de ne pas ignorer le risque que représente le Cloud Computing pour le modèle économique traditionnel des SSII indiennes.
Mi-juin, nos confrères du Financial Express le soulignaient justement : «le développement et la maintenance applicative génèrent au moins 40 % du chiffre d’affaires de la plupart des SSII indiennes. Le Cloud Computing pourrait changer complètement le scénario dans les années à venir.» En marginalisant les développements à façon - ne serait-ce que dans leur échelle.