Microsoft offre un nouveau sursis à Windows XP
Rattrapé dans son élan en faveur du passage à Windows 7 par l’inertie d’une base installée colossale, Microsoft vient d’accepter, en réponse aux demandes de ses clients entreprises, de prolonger les droits d’installation de Windows XP et Vista pour les nouveaux PC livrés d’origine avec certaines versions de Windows 7. Une décision qui, pour l’éditeur, apparaît tout simplement comme pragmatique.
Dans un billet de blog, Brandon LeBlanc, porte-parole de Microsoft, vient d’annoncer un nouveau sursis pour Windows XP. Alors que l’éditeur tançait ses partenaires en début de semaine, à l'occasion de l'ouverture de sa conférence mondiale pour les partenaires (WPC), pour qu’ils accélèrent la migration des entreprises vers Windows 7, cette décision peut apparaître comme une étonnante démonstration de schizophrénie : De fait, les constructeurs de PC ne devaient plus avoir le droit de préparer leurs ordinateurs censés être livrés avec Windows 7, avec Windows XP, au-delà du 22 octobre prochain, mais ils pourront désormais procéder ainsi «durant l’intégralité du cycle de vie de Windows 7», pour les version Professional et Ultimate de Windows 7. Des droits de «downgrade» couvrant Vista et XP Professional. De quoi permettre aux entreprises «de continuer à downgrader leurs nouveaux PC vers Windows XP ou Vista jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à utiliser Windows 7.» Voilà donc qui va permettre à Windows XP de vivre dans les entreprises jusqu’en 2020, alors même qu’il ne sera plus supporté du tout - gratuitement du moins - à partir d'avril 2014.
L’inertie de la base installée
Joint par téléphone, Julien Lesaicherre, chef de produit Windows pour l’entreprise, chez Microsoft France, invoque, pour expliquer cette décision, les «besoins des clients» : «nous avons 1,1 milliard d’utilisateurs, c’est effectivement énorme à faire bouger. Et l’écosystème, autour, est énorme également. D’ailleurs, en entreprise, on trouve toujours des machines sous Windows 2000. Il y a bien une forme d’inertie. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un outil utilisé par des millions et des millions de personnes pour le travail, au quotidien.»
Et de prendre l’exemple de Sanofi qui a entamé la migration de ses 115 000 postes de travail vers Windows 7... mais ne l’achèvera pas avant 2013. Derrière ces délais, des questions organisationnelles, de compatibilité logicielle - que le mode de compatibilité XP de Windows 7 ne suffit manifestement pas à régler entièrement -, mais aussi matérielle - avec, en entreprise, des réticences à mettre à jour des machines qui pourraient être renouvelées dans un avenir proche. Pour Julien Lesaicherre, Microsoft doit donc «répondre aux demandes des entreprises [...] leur offrir cette flexbilité [du downgrade], tant d’un point de vue technique que des licences.»
Et de souligner, alors que le support de Windows XP SP2 s’est achevé ce 13 juillet (avec l'arrivée de la dernière livraison de correctifs de l'éditeur) , que cette cette annonce n’engage en rien de la calendrier annoncé pour le support du Windows XP SP3 : «après avril 2014, il ne sera clairement pas raisonnable de continuer à utiliser Windows XP.»