Résultats : Microsoft finit son exercice en trombe mais ne peut cacher ses faiblesses
Résultats annuels en trompe l’œil pour Microsoft. Certes l’éditeur de Windows signe un 4ème trimestre record, surfant sur les ventes de Windows 7, mais voit aussi ses chiffres annuels impactés par des faiblesses chroniques dans les activités Internet et une année morose en matière de ventes aux entreprises.
Dix huit mois après avoir annoncé les premiers licenciements de son existence Microsoft semble bel et bien sorti du marasme. L’exercice 2010 - clos fin juin - s’avère largement positif et l’éditeur fini même son année fiscale sur un trimestre record. Entre début avril et fin juin, la société sise à Redmond a vu son chiffre d’affaires progresser de 22% pour atteindre 16,04 milliards de dollars. Surtout, fort des économies consenties en 2009, des ventes en forte progression de Windows 7 et du lancement de la suite Office 2010, Microsoft voit sa marge brute progresser de manière conséquente à 37%. Le résultat opérationnel du groupe se monte à 5,93 milliards de dollars (+49%) pour un bénéfice net de 4,52 milliards de dollars (+48%). Selon Peter Klein, directeur financier du groupe qui s’est félicité de ce dernier trimestre record, il s’est déjà vendu 175 millions de licences de Windows 7 après seulement neuf mois de commercialisation. De plus, Microsoft revendique des gains de parts de marché pour le 13ème trimestre consécutif pour ses produits Windows Server (OS pour serveurs), Xbox (console de jeux), et Bing (moteur de recherche sur Internet).
Sur l’ensemble de l’année, Microsoft a publié un chiffre d’affaires de 62,48 en croissance de 7% par rapport à un exercice 2009 très pénible pour l’éditeur frappé par la crise, son retard sur Internet et les affres de Windows Vista. Côté marge en revanche tout va pour le mieux, avec un résultat opérationnel en hausse de 18% à 24,1 milliards de dollars pour un bénéfice net de 18,76 milliards de dollars en hausse de 29%.
En terme de segments d'activité, les résultats du groupe apparaissent cependant en trompe l’œil. Si Microsoft continue de profiter de ses vaches à lait - avec notamment Windows et Office - les pertes des activités en ligne se creusent de plus en plus. Selon Microsoft – qui se dit confiant - il s’agit juste d’un phénomène lié aux investissements consentis que se soit au niveau de la régie publicitaire ou encore sur le moteur de recherche Bing qui grignote peu à peu du terrain mais reste extrêmement loin de son principal rival Google. En fait, les charges opérationnelles sont surtout dues à l’accord passé avec Yahoo, qui génère des charges de plus de 500 millions de dollars. En termes de revenus publicitaires, Microsoft affiche une progression de 8% pour sa régie avec un chiffre d’affaires de 1,9%. A mettre en perspective avec les niveaux de croissance beaucoup plus convaincants de Google sur une période comparable.
Quant à la division Business, qui regroupe les suites bureautique pour entreprises et les progiciels Dynamics, elle voit même son activité reculer avec un chiffre d’affaires de 18,642 milliards de dollars (-1%). Peu d’explication de la part de l’éditeur qui estime que les ventes de Dynamics se maintiennent et que le léger recul est surtout du à l’attente de la sortie d’Office 2010 et aux différents contrats de migration associés à sa suite bureautique.