Forte reprise des dépenses IT mais rien n’est acquis selon IDC
Un premier semestre en trompe l’œil. Selon IDC, les scores catastrophiques enregistrés en 2009 – base de référence – sont pour partie responsables des chiffres historiques de début 2010 en matière de dépenses IT mondiales. Reste que l’engouement pour un renouvellement technologique est réel tant côté grand-public qu’entreprises. Une tendance qui demandera toutefois à être confirmée dans les mois à venir pour avoir plus de certitudes quant aux orientations de sortie de crise.
Très bon premier semestre pour la demande IT, mais rien n’est acquis. C’est en substance l’analyse produite par IDC concernant la dépense IT mondiale en 2010. Une prudence sur l’avenir qui n’empêche pas le cabinet d’étude de revoir à la hausse ses estimations concernant la dépense IT mondiale pour 2010. IDC l'estime désormais à 1 510 milliards de dollars, en hausse de 6% sur un an. Un niveau qui effacerait un peu la désastreuse année 2009 qui avait vu l’investissement informatique reculer de 4%. En matière de croissance, la palme est accordée au matériel avec 624 milliards de dollars de dépenses en augmentation de 11% contre seulement 4% pour le logiciel et 2% pour les services. Une embellie notamment liée au renouvellement du parc côté poste de travail – en partie induis par Windows 7, sortie fin 2009 – et à l’émergence de la virtualisation et du cloud computing, qui entraînent également un renouvellement des infrastructures côté serveurs et datacenters.
Selon Stephen Minton, vice-président d’IDC, au premier semestre « les ventes de PC ont été fortes et les dépenses des entreprises commencent à se remettre de la gravité de la grande récession tandis que le grand-public est enthousiaste vis à vis des nouveaux produits du type smartphone. »
Pour l’analyste, l’embellie du début d’année pourrait cependant être un trompe l’œil et non une tendance de fond appelée à se poursuivre. Selon Stephen Minton, « les niveaux records de croissance enregistrés par nombre de fournisseurs durant les deux premiers trimestres 2010 sont pour partie liés aux très mauvais scores enregistrés durant la même période en 2009. » Résultat : tout devrait se jouer dans les trimestres à venir avec une économie qui demeure fragile et une persistance des risques portant sur le marché boursier américain ou encore sur le niveau d’endettement européen. Soit les besoins en investissement IT sont suffisamment important et tout se passera bien, soit il y aura une nouvelle pause dans les achats informatiques.
Au niveau régional, 2010 devrait apporter des enseignements sur les grands pôles d’investissement IT. Si les Etats-Unis enregistreront selon IDC une croissance des dépenses IT de 5%, le marché européen devrait être plus lent à rebondir (+4% attendu) tandis que la situation demeure préoccupante au Japon (+0,5%). Le vrai rebond est donc plutôt à chercher du côté des pays émergents avec 21% de hausse des dépenses en Chine attendu en 2010 contre 13% en Inde, 14% au Brésil et 17% en Russie.