Oracle rassure sur l'avenir des puces Sparc, sans répondre à toutes les interrogations
Le nouveau propriétaire de Sun rassure sur l'avenir des processeurs Sparc, en garantissant des bonds de performances et des développements sur 5 ans. Sans toutefois lever les incertitudes sur l'avenir du partenariat avec Fujitsu pour les puces Sparc64.
Alors que la colère gronde dans le réseau de distribution et que des analystes se posent de plus en plus de questions sur l'avenir de Sun sous la bannière Oracle, l'éditeur a donné des gages sur le futur des serveurs Sparc avec un plan de développement garanti, au minimum, sur 5 ans. Les serveurs à base de puces Sparc passeront de 32 cœurs et 4 To de mémoire aujourd'hui (même si Oracle ne précise pas à quelle machine il se réfère) à 128 cœurs et 64 To de mémoire en 2015, a promis John Fowler, un ex-dirigeant de Sun aujourd'hui à la tête de l'activité serveurs et stockage d'Oracle.
L'éditeur promet aussi un doublement des performances applicatives chaque année, sans préciser toutefois si cette promesse est limitée aux systèmes complets optimisés (matériel Sun + logiciels Oracle) - la justification numéro un du rachat de Sun selon Larry Ellison - ou à tout type de configuration. En offrant cette visibilité au marché, Oracle espère enrayer la chute des ventes de serveurs Sparc - le fleuron de la gamme Sun - sévèrement affectées par les incertitudes qui ont entouré Sun puis par les remous causés par le rachat par Oracle.
Pas un mot sur l'avenir du partenariat avec Fujitsu
Reste que les promesses de Fowler demeurent encore vagues. S'il a précisé les engagements déjà pris par Larry Ellison en matière de développements de Sparc, il n'a pas détaillé l'avenir des deux familles de processeurs de cette gamme. En effet, Sun possède deux lignes de puces Sparc : les puces multi-threadées UltraSparc, développées en interne et intégrés aux serveurs de la gamme T, et les Sparc64, conçus par Fujitsu et intégrés par Sun - et désormais Oracle - dans les serveurs de la famille M. Or, John Fowler n'a livré aucun détail sur l'avenir respectif de ces deux familles. Pour l'analyste Nathan Brookwood, cité par nos confrères de Computerworld, ce flou pourrait bien masquer une remise en cause du partenariat avec Fujitsu : Oracle miserait alors sur ses développements internes autour des UltraSparc pour l'ensemble de ses gammes de serveurs Unix. John Fowler a d'ailleurs indiqué lors de la conférence tenue hier que les deux plates-formes reposent sur la même architecture et peuvent faire tourner les mêmes applications. Donc, les utilisateurs ne se "focalisent pas sur ce point", selon lui. Oracle pourrait se montrer plus précis sur ce point lors de son événement OpenWorld, qui se tient le mois prochain.
Signalons que John Fowler a promis de rationaliser les outils de gestion des infrastructures virtualisées issus des catalogues de Sun et Oracle. Une indication qui annonce, selon le cabinet IDC, une fusion de Sun Ops Center et de Oracle Enterprise Manager à l'horizon 2012.
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