Altis : le projet de reprise continue à patiner
Yazid Sabeg, le repreneur providentiel du fabricant de semi-conducteurs, s’est vu refuser le prêt de 20 M€ qu’il réclamait au FSI pour boucler son dossier. Le ministre de l’Economie a suggéré que son accord avait simplement été différé.
Après près de trois ans de tractations, le dossier de reprise d'Altis, fabricant de semi-conducteurs de Corbeil-Essonnes (91) détenu par IBM et Infineon, et de ses 1.400 salariés semble toujours au point mort. Au début du mois de juillet pourtant, les actionnaires annonçaient qu’ils avaient enfin trouvé un repreneur en la personne de Yazid Sabeg, actuel président du Conseil d’administration de CS Communication & Systèmes (dont il a été PDG pendant 10 ans) et commissaire à la Diversité et à l’Egalité des chances au sein du gouvernement Sarkozy.
L'offre d'achat était « irrévocable » et la transaction devait se faire avant la fin juillet. Mais depuis, plus rien. La transaction a avorté sans que personne ne sache réellement pourquoi. Les salariés ont juste été informés par leurs dirigeants que l’acquéreur avait bien pris connaissance de l’avis (négatif) du comité d’entreprise, rendu le 30 juillet, et des mesures d’accompagnement qui ont été négociées par avance pour les 400 salariés supposés quitter l’entreprise dans le cadre de cette reprise.
Business plan fantaisiste
Seule information disponible, divulguée notamment par le Canard Enchainé du 28 juillet : le Fonds stratégique d’investissement (FSI), qui était censé apporter 20 millions d’euros (30 selon Les Echos du 28 juin) sur les 200 nécessaires (toujours selon Les Echos) au financement du projet, a refusé son aide… dans l’état actuel du dossier. Un membre du FSI cité par le Canard aurait ainsi daubé le business plan lui reprochant son chiffre d’affaires fantaisiste.
La même raison qui poussé le comité d’entreprise à rendre un avis négatif : « le financement tel qu’il nous a été présenté permettra d’assurer le redémarrage du site pendant deux ans mais il ne garantit pas la pérennité de l’activité au-delà », nous a ainsi déclaré l’un des responsables CFTC de l’entreprise.
Le financement du FSI serait toutefois acquis. C’est en tout cas ce qu’a suggéré le ministre de l’Economie, Christian Estrosi, sur Europe 1 le 9 août dernier en déclarant que le refus du FSI n’était « pas définitif » et qu’il y aurait « des résultats positifs [pour le dossier de reprise de Yazid Sabeg] avant la troisième semaine d’août ».
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