Red Hat, un coup de projecteur pour Ingres dans l'Open Source
Red Hat et Ingres ont officialisé leur partenariat à Francfort ce 27 novembre en dévoilant aux intégrateurs leur solution packagée qui mèle Red Hat Entreprise Linux et JBoss à Ingres. Pas d'optimisation des plateformes respectives, juste une solution intégrée Open Source de bout en bout avec un support partagé. Un coup de projecteur pour Ingres dans la communauté.
C'est devant un parterre d'une vingtaine d'intégrateurs, essentiellement allemands, qu'Ingres et Red Hat ont officialisé leur union technologique. D'un côté, Red Hat, première distribution Linux pour entreprise, que la dernière acquisition, JBoss, a poussé vers le marché du middleware Open Source. De l'autre, Ingres, dernière base de données Open Source purement indépendante dont une des spécialités est la gestion des données et les transactions en environnement critique. La combinaison des deux partenaires, si elle reste marketing et commerciale dans le cadre de cet accord, livre au marché une plateforme packagée de bout en bout 100% Open Source, prête pour les situations « Mission critical ». Et dont le plus gros avantage pour les intégrateurs – ils sont ici la cible première - est de fournir une offre de support partagé, outre le fait de proposer une plateforme de développement complète.
Dans le détail, la solution intégrée insère Ingres entre Red Hat Entreprise Linux, qui sert alors de socle, et JBoss Enterprise Application Platform. Au-dessus, enfin, l'outil de développement Jboss Developer Studio. Chaque brique restant toutefois indépendante et interchangeable, comme l'explique Steve Shine, vice président monde des ventes et des services chez Ingres, qui mise sur les standards ouverts et les possibilités de réduction des coûts qu'offre l'Open Source, dans un contexte économique défavorable.
L'idée de base est de préparer un terrain de développement standard et certifié tout Open Source pour les revendeurs, tout en y associant les autres briques technologiques supportées également par les éditeurs. Pas question de se fermer même si, finalement, chaque maillon peut être dissocié au profit d'autres. « Si les clients peuvent changer en effet d'applications quand ils le souhaitent, il ne le feront pourtant pas, car ils ne trouveront pas d'autres applications Open Source aussi adaptées aussi environnements critiques, » répond Steve Shine.
Pour Ingres, il est clair que s'adosser à un éditeur comme Red Hat constitue une importante impulsion sur le marché. Une des stratégies de l'éditeur étant de s'acoquiner avec des tiers dans le cadre d'appliances logicielles, notamment. C'est le cas avec Jaspersoft et Alfresco, par exemple. D'autant que « le concept à une unique entité est trop vieux et va disparaître. Plus personne ne parle plus de base de données. Tout le monde en a besoin mais personne n'a envie de payer », commente Paolo Malinverno, vice président chez Gartner. L'association est ainsi quasi-vitale. Et tant mieux si c'est avec Red Hat.
Jan Wildeboer, évangéliste Open Source chez Red Hat, ajoute également qu' « Ingres travaille à gagner en visibilité dans la communauté Open Source; un point qui lui fait défaut aux côtés de MySQL ou PostGreSQL par exemple. Qui de mieux que le premier éditeur Linux pour lui donner un coup de projecteur ! » Red Hat gagne quant à lui une base installée Ingres de grands comptes, très enfouie dans les systèmes ultra critiques.
Une alchimie qui fait sens, même s'il lui manque pour le moment une éventuelle synergie au niveau des équipes de développement. « Mais nous ne considérons pas Ingres différemment des autres solutions de la communauté Open Source, rappelle Jan Wildeboer, tout en ajoutant que les relations s'effectuent dans la communauté.
Reste alors à savoir si Red Hat n'a finalement pas voulu racheter Ingres, nous confiait Paolo Malinverno, d'autant que « Red Hat a du cash pour réaliser la transaction ».