L’open source ou l’alpha et l’omega du logiciel selon Bull et Forrester
Forum mondial du libre parisien oblige, Bull et Forrester nous gratifient d’une étude sur l’open source en entreprise. Du moins chez celles qui l’ont déjà adopté. Le modèle open source y apparaît incontournable et devrait modifier irrémédiablement le paysage de l’édition de logiciels. Reste que 75% des entreprises n’y ont officiellement toujours pas goûté. Reculeraient-elle pour mieux sauter ?
Les entreprises qui ont déjà fait le choix de logiciels open source sont également « en train en train de se tourner vers une approche radicalement différente des logiciels » selon une étude Forrester commandité par Bull et opportunément présentée ce jour, à l’occasion de la 1ère édition du Forum mondial du Libre à Paris.
Pour le cabinet d’étude il s’agissait d’abord d’établir un bilan des projets open source dans les entreprises qui ont décidé de s’y mettre et qui représentent aujourd’hui « entre 15 % et 24 % environ des entreprises nord-américaines et européennes ». Sachant que la France est le pays leader en terme d’usage avec 24% des organisations concernées contre 21% en Allemagne, 17% aux Etats-Unis et au Canada et 15% au Royaume Uni.
Premier constat : l’open source remonte peu à peu les échelons de la suite technologique. Tout d’abord largement cantonné au middleware, « son adoption pour les applications de productivité et d’entreprise va croissant ».
En tête des secteurs concernant les infrastructures open source, le secteur manufacturier est en revanche dépassé par celui des services financiers dès lors qu’il s’agit des couches supérieures de ses applications d’entreprise. Surtout, selon Forrester, « l’open source est désormais très utilisé pour le développement d’applications, de services ou de produits critiques pour l’entreprise ». Un constat qui va quelque peu « à l’encontre de l’orthodoxie qui cantonne les systèmes open source au développement ou aux applications d’entreprise ».
Reste que si l’indépendance, la flexibilité et l’innovation rentre en ligne de compte à l’heure du choix, Le coût demeure le moteur d’adoption. « Pour 56% des utilisateurs, la réduction des coûts de logiciels est la raison principale qui les pousse à utiliser l’open source » explique Forrester. Qui ajoute que « les systèmes open source ne sont pas seulement bon marché – ils marchent (…) Une vaste majorité (92 %) a déclarée que leurs exigences de qualité avaient été atteintes, voire dépassées. »
De l'open source partout
Forrester s’essaie ensuite à évaluer l’impact à venir sur les technologies de l’information dans l’entreprise. Et selon le cabinet d’étude il devrait être d’importance… puisque les composants open source semblent partout. Selon ses analystes, « la façon dont les éditeurs de logiciels conçoivent les logiciels d’entreprise est en passe de se transformer : au lieu de tout construire eux-mêmes, ils orchestreront un savant mélange de logiciels libres et de logiciels sous licence. Les éditeurs sont donc en train d’introduire massivement l’open source dans toutes les entreprises, sans même leur demander leur avis ». Pour la maintenance – l’un des problèmes notamment dès lors que l’on a affaire à un environnement communautaire très prégnant – les choses se professionnalisent également. Selon Forrester, « au sein des intégrateurs systèmes existants, une branche entièrement nouvelle de fournisseurs de services et de centres de compétence se chargera du support commercial pour les produits open source. »
L’open source devient ainsi « la dorsale cachée » de l’industrie des logiciels.
Côté utilisateurs, Forrester estime que « à l’avenir, les décideurs en matière de logiciels vont s’apercevoir qu’il est de plus en plus impossible d’ignorer les logiciels libres ». Et n’auront que deux choix possibles : « se croiser les bras et laisser l’adoption tactique de l’open source suivre son cours, ou bien adopter une stratégie d’adoption plus proactive ».
Reste à savoir a quelle échéance se situe cet avenir qui semble faire rêver tant Bull que Forrester au travers des DSI interrogés et ayant tous d’ores et déjà adopté le paradigme open source pour tout ou partie de leur système. Parce que aussi bien côté industriel qu’organisations utilisatrices les éditeurs propriétaires continuent de bâtir des fortunes sur un modèle pourtant ci-dessus promis à la quasi extinction. De quoi douter des conclusions de Forrester ou la chute sera-t-elle brutale ?
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