Thierry Breton écarte toute volonté de "couper en morceaux" Atos
Dans une interview aux Echos, le nouveau président du directoire tente de tordre le cou aux spéculations sur le démantèlement d'Atos-Origin. Et il présente son plan de transformation de l'entreprise pour les trois ans à venir. Un programme qui s'inscrit dans la continuité des actions de la direction précédente.
Comme l'a montré hier notre sondage, Thierry Breton, président du directoire d'Atos-Origin depuis un mois, est avant tout vu comme le patron chargé de la vente - en entier ou par morceaux - de la seconde SSII hexagonale. Dans une interview accordée aujourd'hui aux Echos, l'ex-ministre a tenu à tordre le cou à ces spéculations. Il dément toute volonté de démanteler l'entreprise qu'il dirige depuis un mois : "j'ai accepté avec enthousiasme de rejoindre Atos-Origin pour développer l'entreprise, certainement pas pour la couper en morceaux. Ma priorité, c'est l'amélioration opérationnelle", explique Thierry Breton, qui dit vouloir revenir "au niveau des meilleurs de l'industrie en termes de marge opérationnelle" dans les trois ans qui viennent.
Par ailleurs, le président du directoire de la SSII a expliqué s'être attelé à un plan de transformation de l'entreprise baptisé Top (Total Operational Performance) - Breton avait lancé un plan éponyme chez France Télécom -, dont l'objectif est d'améliorer le fonctionnement global d'une SSII qui reste aujourd'hui essentiellement une agrégation de filiales. Ce plan a été présenté aux 150 principaux managers du groupe le week-end dernier à Seclin (Nord).
Top dans la lignée du "plan Germond"
"Dans cette perspective, nous avons identifié une cinquantaine de programmes, non pas de réduction des coûts mais d'amélioration des processus opératoires. 20 responsables de ces programmes ont été désignés", explique Thierry Breton, qui n'a toutefois pas détaillé plus avant ce plan. Reste que Top ressemble à s'y méprendre au programme 3O3 porté par le prédécesseur de l'actuel dirigeant, Philippe Germond. 3O3 prévoyait, sur les exercices 2006 à 2009, de "dynamiser la croissance organique", "d'améliorer l'efficacité opérationnelle" et de "mondialiser le fonctionnement", selon les termes du rapport annuel 2007 de la société. 3O3 est d'ailleurs qualifié de "bonne base" par Thierry Breton.
Le président du directoire a par ailleurs confirmé l'arrivée de Charles Dehelly, un ancien de Thomson, Bull et Equant, arrivée que nous annoncions dans ces colonnes le 3 décembre dernier. Ce proche de Thierry Breton supervisera la mise en oeuvre de Top.
Les propos du nouveau patron confirment la priorité du groupe : la marge opérationnelle plutôt que la croissance. Hier, le groupe a pourtant démenti les informations de la Tribune, qui expliquait que Atos-Origin viserait un résultat opérationnel de 400 millions d'euros en 2009.