Trois ans après les Etats-Unis, le gouvernement découvre le Green IT
Alors que les premières initiatives sur la réduction de la consommation des datacenters ont été initiées au début 2006 aux Etats-Unis et que l'administration comme les organismes privés ont mis les bouchées doubles depuis la mi-2007, Le gouvernement français s'éveille au sujet avec le lancement d'un groupe de réflexion Green IT qui rendra notamment un rapport sur le sujet de la réduction de la consommation des datacenters en mai 2009. On se consolera en se disant qu'il vaut mieux tard que jamais...
Mieux vaut tard que jamais, surtout en ces temps de fêtes. Alors que le sujet était largement resté en jachère lors du Grenelle de l'environnement et que la chose a tout juste été évoquée lors de la définition du Plan de développement de l’économie numérique d'Eric Besson - Une intervention d'une heure sur le rôle des technologies de l'information dans le développement durable de 17h40 à 1840 lors de l'ouverture des assises du numérique -, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi et Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation, ont annoncé aujourd'hui avoir confié à Michel Petit, président de la section scientifique et technique du Conseil Général des Technologies de l’Information (CGTI) et président du comité de l’environnement de l’Académie des sciences, la mission de constituer un groupe de réflexion « Green IT » visant à rendre les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) moins polluantes et à favoriser leur utilisation au service du développement éco-responsable des entreprises.
Des box ADSL à l'écoresponsabilité des datacenters
L'objectif est officiellement « de faciliter l’émergence de solutions éco-responsables dans les plans d’actions des industriels du secteur, et obtenir de leur part des engagements ciblés sur la conception de leurs produits, aussi bien dans le domaine des nanotechnologies (on parle sans doute de composants micro-électronique gravé en technologies sub-nano et non pas de nanotechnologies au sens plus commun du terme, NDLR) que dans la conception de produits intégrés, tels que les boitiers ADSL ou les équipements multimédia ». Le groupe de réflexion se voit aussi confier pour mission d'élaborer des propositions concrètes sur les datacenters afin qu’ils réduisent leur consommation énergétique et réutilisent mieux la chaleur produite.
Un train de retard sur les Etats-Unis et l'UE
Sur cette dernière partie, l'initiative du gouvernement est au mieux tardive et au pire risible. Elle intervient près de trois ans après les premières initiatives de l'EPA (l'agence de protection de l'environnement US) en la matière, plus de deux ans et demi après que le congrès américain ait voté une loi donnant mandat à la dite EPA de se préoccuper du sujet (voir le rapport produit à l'occasion) et près de deux ans après la formation du Consortium Green Grid aux Etats-Unis pour définir des bonnes pratiques en matière de réduction de la consommation des datacenters et surtout. Pire le gouvernement ne semble pas au courant que l'Union Européenne a déjà promulgué un code de conduite sur l'efficacité des datacenters. En chantier depuis mars 2007 et finalisé depuis la fin octobre 2008, ce code de conduite s'est sans doute arrêté à nos frontières. Terminons en signalant que le rapport du groupe de travail est attendu pour mai 2009. Tout ce temps pour une synthèse des recommandations de l'Union Européenne et de l'EPA...