L’état du monde IT : poste de travail, le bide Vista
Pour Windows, 2008 a des airs d’annus horibilis. Confronté à la rebuffade des utilisateurs, Microsoft n’a pas réussi à pousser à l’adoption de Vista, prolongeant régulièrement la durée de Windows XP. Pour finalement jeter l’éponge et accélérer le calendrier de sortie de Windows 7, le successeur auquel incombera la lourde tâche de faire oublier les défauts de Vista, à priori dès l’été 2009.
Gartner n’avait peut-être pas tort de répéter comme un leitmotiv que Windows représente ce qu’il ne faut plus faire en matière de système d’exploitation : « trop imposant », « pas assez modulaire », expliquait le cabinet d’analystes en mai dernier. De fait, Windows Vista n’a pas convaincu. La faute à la nécessité de renouveler une partie du parc des postes de travail, aux incompatibilités logicielles et au manque de recul et d’expérience, selon nos lecteurs.
Face à ce camouflet, Microsoft n’a cessé, tout au long de l’année, de reculer l’échéance de la fin de vie de Windows XP. Alors que celle-ci était initialement programmée au 30 juin, Microsoft a, quelques jours avant la date fatidique, décidé d’étendre le support de son OS client phare à avril 2014. Et comme si cela ne suffisait pas, l’éditeur a, cet automne, prolongé de six mois l’option dite de « downgrade », qui permet de disposer d’une licence Windows XP Pro lors de l’achat d’un PC pré-équipé de certaines versions de Windows Vista. Mieux : désormais, les intégrateurs et revendeurs peuvent commander des licences Windows XP jusqu’au 31 janvier 2009, pour se les faire livrer jusqu’au mois de mai.
Mais Vista n’a pas uniquement fait les frais de la désaffection des utilisateurs. L’année 2008 a en effet été marquée par l’émergence d’un nouveau segment de marché, celui des ultra-portables à bas coût, trop peu puissants pour supporter Vista. Pour éviter une éventuelle montée des OS client alternatifs, Microsoft a poussé Windows XP sur ces netbooks. Sans pour autant réussir à empêcher la montée en puissance d’un Mac OS X Leopard, qui semble avoir trouvé son public, y compris dans les entreprises, au moins de l’autre côté de l’Atlantique.
Peut-être faut-il d’ailleurs y voir une raison supplémentaire à l’accélération du calendrier de développement de Windows 7, le successeur de Windows Vista. Plutôt attendu pour début 2010, Windows 7 semble désormais en bonne voie être lancé en juin, ou au pire en septembre 2009 ; la durée de Windows XP n’apparaît ainsi que comme une variable d’ajustement du calendrier de lancement du successeur de Vista. Une première version bêta de celui-ci circule justement déjà, officieusement, sur Internet.
Ce Windows 7, que Microsoft veut précisément plus souple et plus léger au point d’annoncer qu’il pourra fonctionner sur des netbooks, aura la lourde tâche de faire oublier le faux pas de Vista. Et, d’après un sondage conduit auprès de nos lecteurs fin novembre, convaincre ne sera pas chose facile.
Pour en savoir plus :
- Pour Gartner, Windows représente ce qu’il ne faut plus faire en matière d’OS
- Vista rejeté, les utilisateurs se cramponnent à XP ou s’enfuient
- Microsoft prolonge le support de Windows XP jusqu’en 2014
- Microsoft prolonge de six mois le « downgrade » vers XP
- Microsoft prolonge encore (un peu) la vie de Windows XP
- Windows 7 pourrait arriver en juin 2009
- Windows 7 sera (peut-être) ce que Vista aurait dû être