Sondage : 70% des informaticiens prévoient un gel ou un recul de leur salaire en 2009
Malheureusement tous les éléments concordent pour faire de 2009 une année difficile pour les informaticiens français. Alors que 2008 a été marqué par de fortes revendications en matière de pouvoir d’achat dans les SSII, l’année qui débute ne suscite que peu d’espoir de ce côté. Sept informaticiens sur dix interrogés par LeMagIT s’attendent – au mieux – à un gel de leur rémunération.
Comme les premiers éléments remontant des négociations salariales au sein des SSII le laissent entrevoir, l’année 2009 risque d’être particulièrement difficile pour le pouvoir d’achat des informaticiens. De fait, parmi les 300 lecteurs (tout rond) qui ont répondu à notre sondage, plus d'un quart (28 %) d'entre eux estiment que leur rémunération globale va baisser. Comme il est impossible de toucher au salaire fixe, ce sont les éléments variables de la rémunération (primes, bonus, etc…) qui devraient se contracter. Si l’on y ajoute les 42 % qui déclarent que les salaires sont d’ores et déjà gelés dans leur organisation, c’est 70 % des répondants qui verront leur pouvoir d’achat reculer en 2009. Seuls 17 % des répondants sont confiants dans une augmentation supérieure à 3 % pour 2009.
Une situation d’autant plus alarmante que cette question était déjà au cœur – au printemps dernier - de mouvements sociaux sans précédents dans les sociétés de services de l’Hexagone. Avec les salariés de Capgemini, d’EDS et d’IBM France tour à tour dans la rue, près de 4 000 informaticiens s’étaient mobilisés pour leur pouvoir d’achat en mai dernier. Un mouvement légitimé par le résultat en octobre d’une étude Apec qui, si elle mettait en exergue la difficulté des recruteurs à trouver les profils idoines - provoquant une inflation des salaires sur les populations expérimentées –, concluait également à une stagnation du salaire moyen dans la profession.
Le spectre du chômage douche les protestations
Depuis la crise est passée par là et les velléités contestataires se sont tues. Malgré tout, dans nombre de société de services, les représentants des salariés pointent du doigt les atermoiements, voire les blocages de directions toujours porteuses de bonnes nouvelles concernant les résultats de 2008. Même si elles ne se privent pas d'exprimer leurs craintes et incertitudes pour l’année qui débute.
Si le mécontentement devrait croître avec ces tensions sur la question des salaires, un autre spectre a depuis quelques semaines fait son apparition : celui du chômage, qui n’épargne désormais plus les informaticiens. Le mois de novembre a vu la situation se dégrader selon le rapport mensuel de la Dares, sur la base des chiffres de l’ANPE. La barre des 20 000 demandeurs d’emploi – sur une population estimée à 500 000 informaticiens – franchie en octobre est désormais largement dépassée, le nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie « professionnels informatique » s’établissant à 20 350. Un plus haut depuis janvier 2008, qui porte le taux de chômage des informaticiens à 4,1 %.