Pas de récession pour les budgets des DSI : Gartner reste optimiste pour 2009
A l'inverse de Forrester, l'autre grand cabinet d'études américain qui annonçait hier une contraction sévère de la dépense IT, Gartner, s'attend à une bonne résistance du marché français. Selon ce dernier, les DSI de l'Hexagone devraient figurer parmi les mieux lotis d’une année 2009 qui s’annonce morose. Le cabinet ne prévoit pas, en moyenne, de recul global des budgets des DSI. Mieux, une petite frange de DSI chercherait déjà à tirer profit de la crise.
Quand Forrester sombre dans la déprime, anticipant un recul de la dépense IT de 8 % en 2009 sur le marché français, Gartner, lui, tourne au Prozac. Ca la dernière étude du cabinet sur les budgets des DSI apparaît presque comme une bouffée d’air frais dans un contexte miné par les prévisions sombres, les annonces et rumeurs de licenciements, ou encore les avertissements sur résultats.
En effet, selon le cabinet Gartner, le budget des DSI français ne devrait pas reculer en 2009, mais bien progresser de 1,26 %, contre 0,48 % à l’échelle européenne et un petit 0,16 % au niveau mondial. Ces perspectives rafraichissantes, le cabinet d’analystes les tire d’un sondage réalisé auprès de plus 1 500 entreprises consacrant un total de plus de 138 Md$ aux dépenses SI, pour une moyenne de 90 M$ par organisation. Pour Gartner, en 2009, les DSI vont devoir travailler plus intelligemment, plus efficacement, en ce concentrant sur les projets dont l’entreprise pourra tirer profit plus rapidement, et pas simplement « faire plus avec moins », comme en 2001/2002.
Les esprits fermés à toute perspective optimiste pour l’année entamée s’attarderont sur la taille de l’échantillon : pour la France, Gartner a reçu 16 réponses à son sondage, représentant 4 Md$ de dépenses SI, et 589 réponses pour l’Europe, avec un budget SI total de 53 Md$.
"L'occasion d'éliminer le bois mort"
Reste que, dans un entretien téléphonique, Dave Aron, vice-président chargé de recherche chez Gartner, affiche avec insistance son optimisme : « seule une petite frange de DSI voit son budget reculer de plus de 10 % en 2009. Cette année sera plus l’occasion d’éliminer le bois mort, » estime-t-il, faisant référence « aux personnels inefficaces » et « aux projets zombies ». Et d’avancer une explication : « le SI a déjà été fortement dégraissé dans beaucoup d’entreprises ; il commence à être vu comme une partie de la solution plus que comme une partie du problème. »
Dave Aron étaye son propos, notamment pour l’Europe, en relevant que la troisième et la quatrième priorité des DSI du vieux continent sont l’amélioration de l’efficacité des collaborateurs de l’entreprise et la création de nouveaux produits et services : il s’agit d’innover. Bien sûr, l’amélioration des processus métiers et la réduction des coûts restent en tête. Mais en France, la troisième priorité est l’extension vers de nouveaux marchés ou vers de nouvelles zones géographiques. Bref, aller de l’avant reste une priorité.
Dave Aron va plus loin : selon lui, 5 % des DSI sondés se sont résolument engagés dans la recherche des opportunités liées à la crise, en observant l’ensemble de l’écosystème dans lequel ils évoluent. Prestataires de services, éditeurs, constructeurs risquent bien de connaître, de la part de ces DSI, une pression accrue sur les prix en 2009.
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