Sun drague les communautés francophones Java, OpenSolaris et MySQL
Simon Phipps, le monsieur Open Source de Sun, est venu à Paris montrer l'engagement du groupe dans l'Open Source devant les communautés francophones de Java, d'OpenSolaris et de MySQL. Et démontrer qu'il entend jouer un rôle central dans le mouvement.
« Nous allons nous atteler à créer une véritable communauté et faire en sorte que ses membres soient fiers d'OpenSolaris .» Le très en verve Simon Phipps, patron de l'Open Source chez Sun, de passage à Paris, a décidé que 2009 serait bel et bien une année tournée vers les communautés, le moteur de l'Open Source.
Objectif du jour : montrer toute l'affection du californien pour les communautés francophones de Java (Jug), OpenSolaris (Guses), MySQL (LeMug) et enfin le OSSGTP (rencontres mensuelles entre développeurs Open Source) qui s'étaient déplacées ce jour pour entendre la bonne parole de Sun sur un sujet relativement sensible ces temps-ci pour l'éditeur.
Après avoir exposé les différentes « vagues » qui ont rythmé l'histoire du libre (pour aboutir à un modèle un plus commercial), Simon Phipps a réaffirmé qu'il était important pour Sun d'être impliqué dans les communautés et que cette implication allait s'intensifier dans le futur. "En encourageant notamment les employés [de Sun, ndlr] à faire de l'Open Source ».
Un credo d'autant plus nécessaire que le groupe, qui réaffirme régulièrement vouloir poursuivre toujours plus loin l'élan Open Source donné en 2006, s'est récemment vu reprocher la gestion de certains projets. On se rappelle les divergences d'opinion avec Roy Fielding qui avait précipitamment quitté la communauté OpenSolaris, le désengagement progressif de l'éditeur dans OpenOffice (du moins tel que ressenti par Michael Meeks, membre influent de la communauté OpenOffice), mais également le vaste chantier de rénovation du JCP qui doit désormais composer avec l'attitude favorable au logiciel libre de Sun. Sans compter le dossier brulant MySQL : départ des principaux contributeurs, recherche d'un nouveau modèle économique.
Bref, Sun doit montrer qu'il constitue un des moteurs de l'Open Source sur le marché. Et qu'il a les épaules pour structurer un modèle, comme il souhaite le démontrer avec Kenai. Et ce dans un contexte économique défavorable, qui l'a notamment poussé à entamer un vaste plan de restructuration épargnant tout de même largement l'Open Source.
Pierre angulaire de cette stratégie, faire en sorte d'annihiler tout risque de conflit entre les communautés. « OpenSolaris n'entend pas concurrencer Linux. OpenSolaris existe bien pour ses spécificités techniques, comme le système de fichiers ZFS ». Il y a un espace dans lequel l'OS a sa place, affirme ainsi Simon Phipps. Même volonté pédagogique du côté de la communauté Linux à laquelle Sun fait ses excuses pour ne pas avoir sorti plus tôt le langage Java en GPL. Et d'expliquer : « notre message est qu'avec Java sous GPL, le langage entre dans la communauté Linux, exactement de la façon dont cette dernière l'entendait ».
Des excuses et un hommage en forme de quasi allégeance. Preuve que l'on ne prend pas une communauté comme l'on rachète un concurrent et que celles-ci resteront bien le moteur du développement open source même si Sun compte y jouer un rôle prépondérant.