Nathalie Kosciusko-Morizet devient secrétaire d’Etat à l’Economie numérique
On ne l’attendait pas, mais voilà la seule surprise du remaniement annoncé depuis de longues semaines. Nathalie Kosciusko-Morizet, sœur de l’un des patrons les plus en vue de l’économie numérique en France, prend en charge le porte-feuille laissé vacant par Eric Besson. Elle devra redonner du souffle à une politique jusqu’alors décevante et s’emparer très vite du dossier de la 4ème licence de téléphonie mobile.
Et finalement…. C’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui devient le nouveau secrétaire d'Etat à la Prospective et au Développement de l'économie numérique, auprès du Premier ministre. Elle remplacera Eric Besson dans le cadre du remaniement présenté par l’Elysée et qui voit ce dernier devenir ministre de l'Immigration et l'identité nationale en lieu et place de Brice Hortefeux.
Visiblement, c’est le poste lié au développement de l'économie numérique qui a suscité le plus de discussions, jusqu’à ce matin dans le bureau même du président de la République, Nicolas Sarkozy. Hier, une nouvelle rumeur circulait qui faisait état de la nomination possible de Bruno Retailleau, fidèle parmi les fidèles de Philippe de Villiers, actuellement sénateur et bon connaisseur des dossiers TIC pour avoir notamment été rapporteur de la loi Hadopi au Sénat. La semaine passée, c’était le nom de Frédéric Lefebvre qui était sur toutes les lèvres, en dépit de sa méconnaissance spectaculaire du secteur. D’autres informations circulaient faisant état d’un abandon pur et simple du portefeuille, neuf mois seulement après sa création.
Une bio plus écolo que techno compatible
Avec Nathalie Kosciusko-Morizet, ce n’est pas à proprement parler une spécialiste du secteur qui est nommée. Mais celle qui occupait un poste de secrétaire d’Etat au côté de Jean-Louis Borloo est reconnu pour son travail de fonds sur les problématiques liées à l’écologie. Elle a notamment été centrale dans l’animation du Grenelle de l’environnement, quoique se sentant visiblement à l’étroit au côté de son ministre de tutelle.
Née le 14 mai 1973 à Paris elle est polytechnicienne (promotion 1992) et également ingénieure de l’École nationale du génie rural, des eaux et des forêts et membre du corps des ingénieurs du génie rural et des eaux et forêts. Côté Service public, elle a tout d’abord occupé un poste à la Direction de la prévision au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, de 1997 à 1999 avant de devenir responsable de la cellule environnement à la direction des relations économiques extérieures au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, de 1999 à 2001. En 2002, elle devient conseillère technique (écologie et développement durable) du Premier ministre (Jean-Pierre Raffarin). Au niveau politique, elle est conseillère régionale d’Ile-de-France depuis 2004, députée de l’Essonne depuis 2002 et secrétaire nationale de l’UMP chargée de l’écologie depuis 2003.
Pierre Kosciusko-Morizet : Frédéric Lefebvre, la "mauvaise blague"
Côté TIC, elle apporte surtout quelques gages familiaux… Son frère, Pierre Kosciusko-Morizet (PKM), est le patron-fondateur de Priceminister, l’un des succès entrepreunarial français sur le Net, et également le président de l'Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne). Pour l’anecdote, PKM s’était exprimé sur le poste la semaine passée, au moment où circulait la rumeur sur la nomination de Frédéric Lefebvre. Il avait alors déclaré à l’Express espérer « que cette rumeur est une mauvaise blague ». Reste que le risque de collusion fera certainement des vagues si Pierre Kosciusko-Morizet se maintenait à la tête de l’Acsel dans le cadre des discussions évidentes à venir.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, il y aura du pain sur la planche. Certes Eric Besson a cherché à donner une impulsion en initiant les Assises du numérique débouchant sur le plan numérique 2012. Mais il a également déçu en restant à la surface des enjeux du secteur, notamment du côté de l’édition logicielle. Mais le dossier le plus chaud du nouveau secrétaire d’Etat risque fort d’être celui de la 4ème licence de téléphonie mobile 3G, dont le processus d’attribution suscite pas mal de remous dans le secteur des télécoms.