Keynectis s'appuie sur le PDF pour démocratiser la signature électronique
Rendre la signature électronique plus simple d'emploi : tel est l'objectif de Keynectis qui, en partenariat avec Adobe et Gemalto, promeut une solution professionnelle - K.Sign - basée sur le lecteur PDF de l'éditeur américain. Et mise sur la diffusion très large du format et une solution intégrée pour démocratiser une application qui tarde à décoller.
C'est un partenariat à trois que dévoilait ce matin Keynectis, le spécialiste français des échanges électroniques sécurisés. Avec pour objectif : une démocratisation de la signature électronique pour les entreprises, un marché que la société espère voir décoller en 2009 poussé notamment par la démocratisation de la facture dématérialisée. "Le frein principal à la généralisation de la signature électronique réside dans le fait que l'émetteur et le récepteur d'un document doivent s'entendre sur le processus et la solution à mettre en place", note Pascal Colin, directeur général de Keynectis.
D'où l'idée d'un partenariat avec Adobe pour faire reposer ce processus sur un des outils les plus communément déployés sur les postes de travail, le lecteur PDF gratuit de l'éditeur américain (Reader). Une fois les champs appelés à recevoir les signatures générés dans une des versions payantes d'Acrobat, le fichier PDF peut être signé depuis un simple lecteur. A condition toutefois de disposer d'une clef USB cryptographique fournie par Keynectis, en partenariat cette fois avec Gemalto. Pour mettre en œuvre la signature, il suffit alors d'entrer un code PIN (voir capture ci-dessus). Ce qui insère automatiquement la signature dans le champ prévu à cet effet, accompagnée d'un jeton d'horodatage. Pour contresigner ledit document, il faut également disposer d'un certificat Keynectis, que renferme une clef USB. Mais même un utilisateur n'ayant pas acheté la solution pourra visualiser la signature d'un émetteur dans un simple Reader, et s'assurer ainsi de la provenance de l'envoi. De même, si le document est modifié a posteriori, le Reader du destinataire le signale aussitôt.
Mettre fin à des "discussions" sur les contrats
C'est ce mode unilatéral qu'exploite par exemple B2S, un spécialiste de la relation client. Pour mettre un terme à des soupçons de modification de contrat de la part de fournisseurs (notamment lors de la construction de ses centres d'appel au Maroc), cette société de 3 200 personnes s'est tournée vers la solution K.Sign. "Au Maroc, nous ouvrons en moyenne un centre d'appels par an. Et deux contrats sur trois avec des fournisseurs locaux donnaient lieu à des discussions", explique Pascal Terraube, directeur technique et systèmes d'information de B2S. Aujourd'hui, la solution a été généralisée à l'ensemble des grands donneurs d'ordre du prestataire (Orange, SFR, Gaz de France). De façon unidirectionnelle donc, engageant uniquement B2S. "La solution a surtout mis fin à l'échange de documents Office avec nos donneurs d'ordre ou prestataires", ajoute Pascal Terraube.
Partenariat : un gage de convivialité, selon Adobe
Si la solution proposée par la triplette n'a rien d'exclusif - puisque PDF est un standard, ouvrant la possibilité à d'autres éditeurs de proposer des logiciels pour manipuler le format -, K.Sign présente l'avantage de l'intégration, offrant une solution intuitive dans son usage. "Et, avec ce partenariat, la validité de la signature est automatiquement reconnue, de façon visuelle, dans le Reader du destinataire", ajoute Jimmy Barens, directeur avant-vente pour l'Europe de l'Ouest d'Adobe (voir capture ci-dessous). Pour l'éditeur américain, le partenariat, qui est pour l'instant une première au niveau mondial, est aussi l'occasion de vendre des licences Acrobat, indispensable pour générer les fichiers renfermant les champs de signature. Soit 370 euros minimum pour une licence. Auxquels s'ajoutent près de 250 euros par an et par utilisateur pour la clef elle-même. Signalons encore qu'une version serveur, K.Signer, est également proposée permettant de traiter de gros volumes de documents.
Certificats dans la carte d'identité électronique
Au-delà de la cible professionnelle, Keynectis lorgne également vers le grand public. Et mise sur le déploiement de la carte d'identité électronique, que le gouvernement entend lancer en 2009. Cette dernière devrait renfermer deux puces, dont une cryptographique capable de renfermer des certificats pour signer des documents. Un marché gigantesque, bien supérieur aux 5 millions d'utilisateurs potentiels en entreprise selon les chiffres évoqués par la société. A condition que le projet étatique sorte de l'ornière dans lequel il végète depuis plusieurs années.