Une activité en recul, mais des profits en hausse : IBM rassure à moitié
C'est une année 2008 très solide que signe IBM, même si l'activité enregistre au quatrième trimestre un tassement plus important que prévu. Le groupe a surpris les analystes par sa capacité à augmenter sa marge dans un environnement difficile. Les ventes de serveurs et de stockage poursuivent, elles, leur descente aux enfers.
Une excellente année 2008, malgré un quatrième trimestre franchement faiblard. Et, surtout, pas de vaste plan de licenciements, contrairement aux rumeurs qui attribuaient à Big Blue la volonté de se séparer de 4 % de ses effectifs, soit 16 000 postes. Une annonce qui aurait tombé au plus mal le jour de l'investiture de Barack Obama, le 44ème président des Etats-Unis qui tente de relancer la première économie mondiale. Un plan dont l'un des inspirateurs n'est autre que Samuel Palmisano, le patron d'IBM.
In fine, si le géant est bien affecté par la crise, avec des ventes en recul de 6,4 % au quatrième trimestre - un tassement supérieur à celui attendu par les analystes -, il est parvenu à faire progresser ses marges et ses profits. Avec un bénéfice sur le quatrième trimestre de 4,4 milliards de dollars, en hausse de 12 % sur un an. Une performance qui a dépassé de 8 points les prévisions des analystes. Malgré le poids de la banque dans l'activité du groupe - et la disparition d'un certain volume de chiffre d'affaires -, Big Blue a surpris par sa capacité à adapter ses coûts et à se concentrer sur ses activités les plus rentables.
La solidité et les marges du logiciel
Ce mouvement est notamment porté par l'activité logicielle, qui progresse de près de 3 % sur le trimestre, poussée avant tout par les gammes Information Management (GED, BI, SGBD, etc.) et middleware. C'est aussi l'activité la plus rentable du groupe, avec une marge brute de près de 88 %. Mais c'est plutôt du côté des activités de services que réside l'amélioration des profits d'IBM, avec un gain de près de 5 points en un an sur l'activité Technology Services (intégration et outsourcing) et de plus de 5 points sur la ligne Business Services (conseil). Le tout alors que ces deux activités enregistrent un recul de leur volume d'affaires de respectivement 3,7 et 4,5 %.
Mais c'est plutôt de l'activité matérielle (serveurs et stockage) que provient le recul du chiffre d'affaires du géant. A 5,4 milliards de dollars sur le trimestre, cette division ne pèse plus que pour un cinquième du total, et voit son chiffre d'affaires se tasser de plus de 20 % en un an. Un recul déjà observé au troisième trimestre même si le mainframe avait alors sauvé les meubles. Ce qui n'a pas été le cas en fin d'année (recul de 6 %).
Inquiétudes sur l'activité matérielle
Au total, sur l'année, c'est d'ailleurs la seule activité à connaître un recul de son chiffre d'affaires, avec une chute de 9,5 % par rapport à 2007. A l'inverse, les activités services (Technology Services et Business Services) progressent de près de 9 % et pèsent désormais 57 % du chiffre d'affaires de Big Blue. Même satisfaction pour le logiciel qui a crû de plus de 10 % en un an.
Bref, malgré un quatrième trimestre plus mitigé, 2008 restera un excellent crû pour Big Blue. D'autant que, comme ses concurrents américains, le groupe est aujourd'hui freiné par les taux de change. Au quatrième trimestre, à taux de change constant, le recul de l'activité n'aurait d'ailleurs été que de 1 %. L'effet est particulièrement sensible sur les pays émergents et la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique). Cette dernière décroît de 12 % au quatrième trimestre. Mais elle aurait été quasi stable à taux de change constant.
Pour 2009, IBM prévoit un bénéfice par action de 9,20 dollars, contre 8,93 en 2008. Un engagement qui a surpris les analystes, qui, selon le consensus publié par Reuters, s'attendaient à un niveau inférieur de 45 %. Sans s'engager sur des volumes d'affaires - et en mettant en avant des conditions de marché qui resteront difficiles -, IBM signale avoir signé au cours du quatrième trimestre pour 17,2 milliards de contrats de services (dont 24 deals de plus de 100 millions, comme celui annoncé ce matin avec BNP Paribas en Italie).
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