Serveurs : AMD lance des versions basse consommation de ses Opteron "Shanghai"
Deux mois après le lancement de ses puces Opteron "Shanghai" en 45nm, AMD tient ses promesses en mettant sur le marché des versions basse consommation de ses puces. Le constructeur promet aussi de doper encore un peu plus les fréquences de ses puces dans le courant du premier trimestre. De quoi renforcer la compétitivité de son offre en attendant l'arrivée des premiers serveurs Xeon à architecture "Nehalem" au second trimestre.
Comme annoncé lors du lancement en novembre de ses nouveaux Opteron Shanghai gravés en 45nm, AMD a lancé hier des versions basse consommation de ses puces (Opteron HE, pour High Efficiency) ainsi que deux Opteron SE (Special Edition) plus performants mais aussi plus gourmands en énergie.
Un rapport performances/consommation amélioré
Les Opteron HE ont une consommation en crête de 55W contre 75W pour les Opteron quadri-coeur Shanghai classiques et sont donc particulièrement adaptés aux infrastructures denses, comme les serveurs lames. Comme à l'accoutumée, cette réduction de la consommation s'effectue au détriment des performances puisque les Opteron HE sont cadencés entre 2,1 GHz et 2,3 GHz, contre 2,5 à 2,7 GHz pour les Opteron Shanghai traditionnels. Les Opteron 2386HE et 8386HE sont en revanche cadencés à 100MHz de plus que les plus rapide des Opteron classiques, c'est à dire à 2,8 GHz. Ce gain en fréquence à toutefois un prix: les versions HE consomment en effet 105W en crête, soit 30 W de plus que les Opteron traditionnels.
Comme l'explique AMD, les Opteron SE sont conçus pour les applications les plus exigeantes en matière de performances. Mais en ces temps de surveillance de la consommation, il y a fort à parier qu'ils n'intéressent qu'une frange très réduite d'utilisateurs. Utilisés à leur plein potentiel, ils n'offrent en effet qu'une augmentation modeste des performances (de l'ordre de 3%) pour une hausse de 40% de la consommation. Les Opteron HE sont du point de vue performance/consommation une proposition bien plus séduisante. L'Opteron HE 2376 à 2,3 GHz offre ainsi en crête une performance en recul de l'ordre de 13 à 15% par rapport à un Opteron 2384 à 2,7 GHz mais une consommation en recul de 26,6%.
Ce sont au total cinq processeur Opteron HE qu'AMD propose désormais à son catalogue. Côté puces pour serveurs bi-socket, l'Opteron 2372 HE est cadencé à 2,1 GHz et coûte 316 $; l'Opteron 2374 HE fonctionne à 2,2 GHz et est vendu 450$, tandis que le 2376 HE est cadencé à 2,3 GHz et est facturé 575$ (par millier d'unités). Pour les serveurs quadri processeurs, l'Opteron 8374 HE affiche une fréquence de 2,2 GHz et un prix de 1165$ tandis que le 8376 HE est cadencé à 2,3 GHz et coûte 1514$. L'Opteron 2386 SE et son homologue le 8386 SE sont quand à eux cadencés à 2,8 GHz et sont facturés respectivement 1165$ et 2649$ par lot de mille pièces.
De nouvelles hausses de fréquences attendues au premier trimestre
AMD prévoit encore de pousser les fréquences de fonctionnement de ses puces vers le haut dans le courant du premier trimestre et pourrait atteindre les 3GHz avec ses puces HE, et gagner 100 à 200 MHz pour ses Opteron classiques et SE. De quoi conforter encore son avantage face aux Xeon « HarperTown ». D'autant qu'AMD prévoit aussi le lancement d'un nouveau jeu de composants pour serveur en fin de premier trimestre; un chipset qui devrait lui permettre de gagner encore quelques points de performance en activant le support du bus Hypertransport 3 (supporté par les Opteron Shanghai, mais inexploité à ce jour faute de chipset compatible).
Ces gains sont essentiels pour le fondeur, qui devra faire face à l'arrivée des premiers serveurs équipés de Xeon à architecture « Nehalem » dans le cours du second trimestre 2009; des serveurs qui devraient permettre à Intel de reprendre une nette avance sur son concurrent en matière de performances. Avec toutefois un petit bémol : les premiers Xeon « Nehalem » devraient afficher une consommation en augmentation par rapport aux Xeon actuels (130 W). Une hausse qui devrait toutefois être compensée par le recours à la mémoire DDR3 moins consommatrice en énergie que les actuelles FB-DIMM DDR2 utilisées dans les serveurs à base de Xeon « Harpertown ».