La Poste choisit un PGI Open Source en complément de SAP
Première référence choc pour le PGI Open Source Compiere dans l'Hexagone. Pour une activité de sa branche courrier, le groupe La Poste a choisi la solution libre, en complément de SAP retenu comme système central. Une première qui pourrait bien donner des idées à d'autres grands comptes.
"C'est certainement le déploiement le plus important de PGI Open Source en France, et même peut être dans le monde". Comme le souligne Alain Prasquier, directeur général de l'intégrateur ODM - spécialisé sur le PGI Open Source Compire -, le projet de déploiement du progiciel libre par la branche courrier de La Poste possède une ampleur peu commune pour ce type d'outils, qui avaient jusqu'alors plutôt séduits des comptes intermédiaires. Plus de 7 000 utilisateurs de l'entreprise publique seront concernés.
L'outil devra certes gérer une activité relativement périphérique de la branche Courrier, à savoir les points de vente pour les entreprises installés dans les zones industrielles ou commerciales. 2 500 établissements tout de même dans la France entière, mais qui traitent un volume d'affaires bien moindre que les bureaux de Poste classiques. Gestion des ventes, des stocks, des tournées des facteurs (ainsi que le reporting) seront les principales tâches centralisées dans Compiere. Avec toutefois un assez fort niveau d'interdépendance avec le système de gestion des bureaux classiques... où la DSI de La Poste s'est lancée dans l'implémentation de SAP.
Un pur calcul économique
Pourquoi ce choix, alors qu'il aurait plus naturel d'étendre SAP à toutes les activités ? " Il n'y avait pas de retour sur investissement sur cette activité, souligne Alain Prasquier. Le volume d'activités ne justifiait pas un investissement dans SAP". Même si Compiere Pro - la version retenue par La Poste - est payante (quelque 600 euros/an/utilisateur), son coût reste très inférieur à une solution commerciale. D'autant que, selon Alain Prasquier, Compiere, l'éditeur américain du PGI éponyme, a consenti à un "effort commercial important".
De plus, toujours selon Alain Prasquier, Compiere couvrait bien les besoins fonctionnels exprimés par La Poste, ce qui rend le coût total du projet intéressant : "sur le coeur des processus, on a une bonne adéquation entre les besoins et les possibilités de Compiere. D'ailleurs, nous avons pu monter une maquette (proof of concept) en quelques jours", explique le directeur général de cet intégrateur membre du GIE Axilom, regroupant quatre sociétés spécialisées sur le PGI. Selon lui, même si la solution impose le développement de certaines interfaces (avec SAP, mais aussi avec des dispositifs comme les balances) et de certains mécanismes d'automatisation facilitant le travail des utilisateurs, ceci ne donnera pas naissance à un fork (un développement divergent) de Compiere.
Premiers déploiements en 2010
Ce positionnement, comme complément low cost d'un grand PGI, n'avait pas été réellement recherché par ODM. "On va devenir le front office de SAP, s'amuse Alain Prasquier. C'est un positionnement auquel on n'avait pas forcément beaucoup réfléchi."
Lancé il y a deux mois, le projet en est aujourd'hui au stade du paramétrage de l'outil et mobilise sept personnes du GIE Axilom. Avant une phase de tests prévue à l'été prochain. "Il y aura une phase d'attente après la mise en place de la solution, commente Alain Prasquier. Nous devrons attendre le nouveau système de gestion (SAP donc, ndlr) avec lequel nous sommes fortement interdépendants". Les déploiements proprement dit démarreront début 2010. Ils devraient durer plus d'une année.