Licenciements : IBM propose des reclassements dans les pays émergents
Rumeurs de licenciements massifs, finalement une réduction d'effectif rampante aux Etats-Unis et maintenant... l'incitation à la délocalisation vers les pays à bas coûts pour les salariés américains du groupe. Au tarif local bien sûr, pour réaliser l'objectif de réduction des dépenses. IBM n'officialise rien mais semble bien être en train de réduire résolument le nombre de ses troupes par des moyens détournés.
Selon CNN, IBM propose aux salariés qu’il remercie outre-Atlantique d’être reclassés dans l’une de ses filiales, principalement dans des pays émergents. Parmi les destinations proposées, on compte notamment l’Inde, la Russie, la Chine, mais aussi l’Argentine, le Brésil, le Mexique, la République Tchèque, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Pologne, la Turquie, l’Afrique du Sud, le Niger ou encore les Emirats Arabes Unis.
Ce programme, baptisé « Project Match », concernerait principalement les collaborateurs offrant un niveau de « performance satisfaisant » qui accepteraient de « travailler selon les termes et les conditions locales ». Interrogé par nos confrères de CNN, IBM ne précise pas s’il faut comprendre là qu’il s’agit d’accepter des conditions salariales locales. Interrogé par LoHud, Lee Conrad, coordinateur national du syndicat officieux Alliance@IBM, dénonce une « invitation des salariés à se délocaliser eux-mêmes ». Selon lui, IBM se propose d’aider les salariés intéressés par une offre de financement de leur délocalisation, mais leur salaire, sur place, ne devrait pas être supérieur à ceux proposés aux collaborateurs locaux d’IBM.
Contacté par téléphone, le délégué syndical CFDT d’IBM France indique ne pas avoir connaissance de disposition comparable en Europe et assurément pas dans l’Hexagone.
Soupçonné par Alliance@IBM depuis le début de la crise de vouloir procéder à des licenciements de manière massive Big Blue semble avoir décidé de procéder à des réductions d'effectif sans bruit et de manière rampante. Contrairement à Microsoft, SAP, HP-EDS, Dell, Intel entre autres géants du secteur ayant annoncé des plans sociaux, IBM n'en a pas parlé en présentant ses résultats annuels 2008. Reste que depuis la semaine dernière le groupe est obligé d'admettre sous la pression médiatique que des licenciements sont en cours, sans en préciser la mesure. Le Wall Street Journal estime ainsi que 2 850 salariés ont reçu leur lettre de licenciement en Amérique du Nord. De son côté, Alliance@IBM évoquait début janvier le chiffre énorme de 16 000 postes supprimés.
Parallèlement, nos confrères de RTE ont appris qu'IBM chercherait à supprimer 120 postes "redondants", sur la base de départs volontaires, sur son campus de Mulhuddart au nord de Dublin, un campus utilisé notamment pour la production de serveurs; une production qui doit être en partie délocalisée à Singapour à l'horizon 2010.