Aggravation du recours au chômage partiel chez STMicroeletronics
La direction avait prévenu : les semaines à venir allaient être difficiles pour l’ensemble du groupe. Après avoir joué sur les congés, STMicro a accéléré son plan d’économie en renforçant ses plans de chômage partiel. Une attitude qui fait d’autant plus désordre que l’Etat est actionnaire et que des secteurs « favorisés » par de récentes subventions sont également concernés.
Les choses s’accélèrent chez STMicroelectronics. Le fabricant franço-italien de composants électroniques cherche des réductions de coûts à marche forcée. Après avoir imposé en France dès le mois de décembre 2008 des périodes de congés forcés et prévenu qu’il ferait appel au chômage partiel début 2009, STMicro est passé à l’acte. Alors qu’en décembre seul le site de Tours semblait dans l’œil du cyclone, toutes les chaînes de fabrications du fabricant sont désormais concernées.
Ainsi, le site de Crolles devrait être fermé quatre semaines entières en dépit de l’annonce d’une subvention d’Etat liée au plan Nano 2012. En septembre dernier et alors que la crise pointait déjà François Fillon en personne était venu soutenir le pôle de compétitivité grenoblois Minalogic, dédié aux micro & nano, et plus particulièrement le plan Crolles 3, qui s’est vu doter de 400 millions d’euros d’aides sur cinq ans. Une aide directe à la R&D, qui – chez STMicro - serait pourtant également concernée par le recours au chômage partiel. Selon la CGT, « les quatre semaines de fermeture concerneraient en effet la totalité du personnel lié aux activités industrielles, opérateurs, techniciens et ingénieurs. Y compris les activités de recherche et développement technologique ». Au total, 2 500 salariés seraient concernés dont 1 000 opérateurs, 750 Atam et 750 ingénieurs et cadres.
Même aggravation de la situation à Rousset (près d’Aix en Provence) où trois semaines de fermeture de la fabrication seraient prévues (réparties sur mars et avril). Par ailleurs, un gel des salaires a d’ores et déjà été promulgué par la direction qui prévoit aussi de stopper tous les mouvements de promotion au sein de la société en France. Un comité européen extraordinaire est enfin prévu le 11 février à Paris qui examinera la dimension européenne des 4 500 suppressions de postes annoncées par la direction du groupe lors de la présentation des résultats annuels 2008.
Les syndicats sont d’autant plus en colère que l’Etat est actionnaire de STMicro et qu’ils ont le sentiment qu’il ne joue pas son rôle auprès de la direction. Jeudi dernier, lors de l’émission sur la crise économique, le Président de la république, Nicolas Sarkozy, a laissé penser que l’indemnisation du chômage partiel pourrait être portée à 70% après que les partenaires sociaux se soient mis d’accord lors de la réunion prévu le 18 février prochain. Jusqu’à présent, le Medef a accepté une indemnisation à 60%. De son côté, le Parti Socialiste réclame 80%. La CGT STMicro, elle, « demande bien évidemment le paiement à 100% de ce chômage injustifié et dangereux pour l’avenir ».