Offshore en France : la délocalisation en Inde en croissance rapide
Un phénomène vers lequel convergent tous les regards. Mais un phénomène qui ne pèse qu'un petit 1,5 % du marché de la prestation informatique en France. Par sa croissance rapide, par son effet sur les prix, l'offshore en Inde imprime sa marque sur le marché hexagonal. Une étude en précise les contours actuels.
Dans une étude, le cabinet d'études Pierre Audouin Consultants (PAC) confirme la progression de l'offshore indien en France. Tout en relativisant le poids de ce segment dans l'hexagone. Vendues soit par des acteurs occidentaux disposant de bases arrières sur le sous-continent ou par des SSII indiennes, ce marché représente 350 millions d'euros, soit environ 7 100 ETP (équivalent temps plein) sur l'ensemble de 2008. Soit environ 1,5 % du marché de la prestation informatique en France (en valeur).
Sur la période 2009-2010, en volume cette fois, PAC estime que "la croissance moyenne pourrait dépasser les 50 % et l'offshore indien atteindre 16 500 ETP en 2010". Sur ce créneau très dynamique, ce sont les prestataires occidentaux qui progressent le plus vite, au détriment des SSII indiennes qui voient leur part de marché reculer (environ 45 % en 2008). Leader du segment, Capgemini truste à lui seul environ 15 % de ce marché émergent et a récemment confirmé sa volonté d'accentuer encore sa présence sur le sous-continent. Suivent, côté SSII traditionnelles, un peloton de trois acteurs constitué de Accenture, IBM et Atos-Origin. Côté indien, Wipro devance Infosys et TCS sur le marché hexagonal.
Capgemini : 15 % de la délocalisation en Inde à lui seul
Dans un marché essentiellement tiré par la TMA (60 % du total) - et particulièrement par le transfert de la maintenance en centres de service -, "les Indiens perdront encore quelques points de parts de marché", estime Frédéric Giron, directeur des études de PAC. "IBM devrait connaître une forte croissance sur ce segment, car la société s'apprête à pousser ce modèle dans l'Hexagone. Atos-Origin va également accélérer" ajoute-t-il. La plupart des grands prestataires, dont Capgemini, Steria mais aussi Atos-Origin, ont déjà annoncé qu'ils ne prévoyaient plus de faire grossir leurs effectifs en Europe ; les recrutements de ces sociétés étant désormais centrés sur leurs centres de services dans les pays low cost.
Différence notable par rapport aux pays anglophones, l'Inde n'est pas la première destination offshore de l'IT français. Le sous-continent est devancé par les pays de l'Est, qui représentent 35 % environ d'un marché de l'offshore estimé par PAC à 1,2 milliards d'euros, soit 5% du marché des services informatiques en France. L'Afrique du Nord se classe sur la troisième marche du podium, avec entre 10 et 15 % des prestations délocalisées.
Pour approfondir sur Développement, maintenance et recette
-
Obama : la peur de l'offshore est dépassée
-
Dossier offshore en France : pas encore le raz-de-marée, déjà plus qu'un épiphénomène
-
Après avoir minimisé la crise, Syntec Informatique ne prévoit plus qu'une reprise molle en 2010
-
Outsoucing : la TMA florissante en 2009, mais l'offshore ampute la croissance