La Chine habille ses constructeurs d'une loi sur le traitement des e-déchets
L'Empire du milieu, pays qui héberge les usines de fabrication des principaux constructeurs informatiques mais aussi toute une filière de recyclage des matériels en fin de vie - filière aux pratiques maintes fois dénoncées -, se dote d'une loi sur le traitement des déchets électroniques. Un point de départ dans la mise en place d'une politique GreenIT de bout en bout pour l'industrie informatique, même si les modalités restent encore floues.
La plus grande usine du monde de composants informatiques se dote d'une loi de gestion des déchets électroniques. C'est une des façons de considérer la signature, par le Premier ministre chinois Wu Jintao, d'une proposition de loi – la transformant ainsi en loi – sur le traitement des déchets électroniques.
Formalisée dans un premier jet en août dernier, la loi vise à responsabiliser les constructeurs et les revendeurs et à les impliquer dans les processus de recyclage et de traitement des déchets électronique. Même si, finalement, on se connait pas la portée de cette loi, tant en termes de produits couverts que de degré de responsabilité des fournisseurs, comme l'explique le blog China Environmental Law.
Malgré ces incertitudes, cette initiative peut être considérée comme une version chinoise de la loi européenne WEEE (Waste Electrical and Electronic equipment), en vigueur depuis 2003, qui elle aussi vise à responsabiliser l'industrie en ce qui concerne le traitement de ces déchets.
Des sous-traitants aux pratiques discutables
Si les grands constructeurs affichent tous une politique d'écoresponsabilité (GreenIT), leur politique de « Fabless » (comprendre, sans usine) fait en réalité reposer les activités les plus polluantes sur des sous-traitants, notamment chinois. Des sous-traitants dont les pratiques sont, elles, régulièrement dénoncées par les ONG, comme dans le récent rapport ProcureITfair. De même, les pratiques de la filière de traitements des déchets électroniques, qui gère des matériels en fin de vie provenant du monde entier, sont régulièrement pointées du doigt.
Si, par cette loi, la Chine tente de se refaire une virginité, les constructeurs, qui doivent désormais répondre à des critères écologiques, peuvent y voir une façon de couvrir de bout en bout leurs impératifs écoresponsables. Et de caresser dans le sens du poil Greenpeace et son baromètre, qui épingle régulièrement l'industrie informatique dans son utilisation de composants chimiques nocifs.