HP/EDS France : l’activité TMA bientôt cédée, les salaires sur la sellette
L’histoire pourrait bien s’accélérer dans les semaines qui viennent pour EDS France. Les changements annoncés ou entrevus cet automne devraient devenir réalité pour la SSII désormais filiale de HP. Dans un premier temps, le groupe pourrait se voir délester de sa branche services applicatifs, mise en vente. Ensuite, les salariés de HP Services France rallieront la nouvelle entité, avant l’application d’un plan social portant sur 580 salariés.
Les choses commencent à bouger chez EDS France. Depuis l’automne, on savait qu’à l’échelle de l’Hexagone, le rachat par HP déboucherait sur une forte saignée dans les rangs de la SSII. Désormais, le plan d’action semble défini. Dans un premier temps, ce sont les salariés de la branche services applicatifs qui devraient quitter le groupe, ou du moins une grosse partie (on parle de quasiment 600 postes sur les 800 que compte la branche). De sources concordantes, les tractations autour de la vente de cette activité seraient bien avancées et cette dernière devrait désormais intervenir dans les semaines qui viennent. Mais, la période étant peu propice aux grosses opérations, l’affaire pourrait déboucher sur un montage complexe où HP demeurerait éventuellement sous une forme minoritaire dans une co-entreprise intégrant à son tour de table des fonds d’investissement, d’ancien cadres dirigeants d’EDS, voire une SSII qui amènerait sa caution métier.
Se concentrer sur les infrastructures et proposer la TMA en offshore ?
De fait, HP n’a pas fait mystère de ses velléités de recentrage et, dans ce contexte, la TMA n’est pas considérée comme stratégique par la nouvelle direction. En France, l’activité services de HP n’a pas vraiment su développer ce segment du marché, lui préférant les infrastructures.
Du côté d’EDS, le dépeçage de l’activité historique du groupe se poursuit donc. Avec les services d'infrastructures et le Business Process Outsourcing (externalisation de processus métier), les services applicatifs étaient l’un des trois grands métiers d’EDS. Cette structuration en trois activités remonte à 2005 – il y a tout juste quatre ans –, la branche services applicatifs étant née de la réunion des activités applicatives d’EDS France et d’EDS Answare. Déjà, alors que la fusion de HP et d’EDS était en cours, EDS France s’était séparé d’EDS Consulting France – 35 salariés dirigés par Jean-Pierre Corniou, l'ex président du Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises) et DSI de Renault - au profit d’un cabinet spécialisé dans le conseil en management, SIA Conseil (180 personnes).
L’activité services de HP France intégrée avant le plan social
Une fois la cession engagée, la direction procédera à l’intégration des 600 salariés français de l’activité services de HP dans EDS France, puisqu’en France – à rebours du dispositif à l’échelle mondiale – c’est dans ce sens que la fusion se déroulera, sous l’égide d’Eric Leveugle, ex-HP qui a pris les rênes d’EDS fin septembre. Il est notamment chargé de mener à bien cette opération.
Enfin, une fois l’activité unifiée, la direction de HP procédera au plan social prévu dans le cadre de la fusion avec EDS. AU départ, celui-ci était censé porter sur 580 des 6 500 salariés. Mais un grand flou subsiste sur son périmètre exact, selon que l’on intègre tout ou partie des départs liés à la vente des services applicatifs. Au mieux, l’emploi sera sauvegardé avec une réduction d’effectifs absorbée par la cession. Au pire, 580 licenciements viendront s’ajouter aux 600 départs, un scénario qui – sur fond de crise économique – inquiète certains syndicats. Sachant qu’un plan social antérieur à la fusion HP / EDS - et portant sur une centaine de salariés de la SSII américaine - est déjà en cours d’exécution.
Les baisses des salaires sont à l’étude
Les salariés qui resteront devraient eux aussi subir le contrecoup de la crise. Une réduction des salaires est à l’œuvre au niveau mondial depuis mi-février. Cette mesure pourrait rapidement toucher la France, même si rien d’officiel n’a été annoncé jusqu’à présent. Des discussions sur le mode opératoire à adopter seraient toutefois en cours du côté de la direction. Soit des avenants individualisés au contrat de travail suite à des acceptations de gré à gré, soit la signature d’un accord d’entreprise qui passerait par les syndicats.
En Belgique, c’est la première solution qui a été adoptée, les propositions de baisse sur la base du volontariat seront discutées dans les mois à venir contre la promesse qu’il ne s’agit que d’une réduction passagère, le temps de passer la crise. HP Belgique a proposé à ses cadres de réduire leur salaire de 10 %. Les autres membres du personnel devront eux accepter des coupes claires de 5 % dans leur rémunération.