MarketPlace : Microsoft s'aligne sur le modèle de l'App Store d'Apple

Microsoft lève le rideau de sa boutique en ligne d'applications pour Windows Mobile, entrant ainsi dans la danse des App Stores. Si ce marché se cherche encore, le programme de rétribution des développeurs et de soumission des applications de Redmond s'aligne sur celui d'Apple.

Presque un mois après l'annonce officielle, lors du Mobile World Congress de Barcelone, Microsoft publie enfin les modalités qui encadreront MarketPlace for Windows Mobile, la place de marché ou boutique en ligne d'applications pour son OS mobile en version 6.5.

Comme l'App Store chez Apple, Android Market chez Google, Ovi chez Nokia, BlackBerry App Store chez RIM, MarketPlace doit livrer aux développeurs la parole de Microsoft sur le terrain des applications mobiles et, ainsi, installer le modèle économique. Un enjeu important en temps de crise, tant chez les éditeurs que chez les développeurs qui y voient un moyen de gonfler leurs revenus, en se partageant les recettes issues de l'achat des applications.

30 % de commission pour Microsoft

Ainsi, selon les termes de MarketPlace, les développeurs s'engagent à reverser 30 % de leur revenus à Microsoft. Positionnant le « bazar » de Redmond en frontal à l 'App Store d'Apple sur ce terrain du moins. Les développeurs pourront librement fixer la tarification de leur application, précise le groupe, qui s'autorise, comme Apple, à un droit de validation de l'application soumise. Enfin, dernière modalité, Microsoft a fixé le droit d'entrée de MarketPlace à 99 dollars par an. Les développeurs pourront ainsi soumettre jusqu'à cinq applications, chaque soumission supplémentaire pendant la période étant facturée de nouveau 99 dollars. Apple, quant à lui, oblige le développeur à s'inscrire au programme de certification Apple (99 $ à l'année) pour valider ses applications sur iPhone, sans limitation. Microsoft garantit cette certification dans son forfait, qui donne également accès à une batterie de tests ainsi qu'à un support.

L'enjeu de la répartition des revenus

La course aux boutiques en ligne est donc officiellement lancée. Et parallélement, la pêche aux communautés de développeurs, qui se décideront en fonction de l'étendue d'un éco-système et, donc, des sources de revenus potentiels. Dans cette perspective, les modèles économiques mis en place par les éditeurs sont déterminants.

Apple, Microsoft et Google ont tous décidé de reverser 70 % des revenus issus de la vente d'application aux auteurs. En revanche, en ligne avec une stratégie tout Open Source, la firme de Mountain View offre le kit de développement (SDK) d'Android gratuitement – sans droit d'entrée, en clair. Google précise toutefois dans son règlement qu'il validera la nature du développeur qui déposera l'application sur sa plateforme.

L'Ovi Store de Nokia, dont l'ouverture est prévue en mai 2009, doit elle aussi pratiquer cette répartition des revenus (70/30). Le Finlandais indique, dans les termes et conditions de sa boutique, qu'il facturera un droit d'entrée, sans toutefois en préciser le montant.

De son côté, RIM, à travers sa plate-forme BlackBerry App Store (lancement prévu en mars 2009), prévoit de se rémunérer à hauteur de 20 % laissant ainsi les 80 % restant aux développeurs. L'achat des applications devrait s'effectuer par le service de micro-paiement Paypal. Les modalités concernant un éventuel droit d'entrée n'ont pas encore été communiquées.

Enfin, Palm a de son côté, pris une voie originale en décidant d'appuyer sa boutique sur l'infrastructure de PocketGear, un annuaire d'applications multi-OS. Cette plate-forme devrait pousser le Pre, dernier né de la marque - vu comme le messie -, dans la liste très resserrée des smartphones en vogue. Reste que la répartition des revenus semble être la moins avantageuse, le groupe ayant opté pour un partage à 50/50 avec les développeurs.

Une nouvelle bataille dans la guerre des OS mobiles

Autre enjeu de l'ouverture d'un App Store pour les éditeurs : se maintenir dans la bataille des OS mobiles. Car le choix des utilisateurs repose, aussi, in fine sur la variété des applications disponibles sur la plate-forme.

Selon le Gartner, en 2008, Symbian a largement dominé le marché avec 52,4 % de parts de marché. Suivent RIM avec 16,6 % du marché, Windows Mobile (11,8 %), MacOS (8,2 %) et Linux (8,1 %). Palm OS, quant à lui, ne compte que pour 1,8 % du marché.

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p10http://beta.lemagit.fr/wp-content/uploads/2010/12/mtw44zezfpve6zpfsdeudwwgi3jutbsg.jpgUn paysage d'où est encore absent Android. L'OS de Google, qui vient de débarquer sur le marché français (en photo ci-contre), est vu comme l'un des systèmes préférés du monde de l'Open Source, devant LiMo, OS qui repose sur un noyau Linux. Il est également considéré comme l'élément capable de structurer la communauté Linux sur le terrain des OS mobiles, comme l'indiquait Leif-Olof Wallin, consultant Gartner, lors du Mobile World Congress à Barcelone. Le poids de cette communauté, côté développeurs, est susceptible à lui seul de bouleverser le marché.

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