Cent trente prétendants pour Satyam
Selon la presse indienne, Satyam aurait reçu plus d’une centaine de déclarations d’intérêt en vue de sa prise de contrôle, émanant d’avocats, de personnes physiques, de cabinets de conseil, d’investisseurs et d’entreprises. Les déclarations de huit groupes indiens et étrangers paraissent particulièrement sérieuses. HP et IBM seraient du nombre.
Selon la presse indienne, plusieurs groupes indiens et étrangers auraient officiellement déposé leurs déclarations d’intention auprès de Satyam pour sa prise de contrôle. Dans le lot, on compterait toujours Larsen & Toubro, le groupe Spice et Tech Mahindra. Le groupe Hindujas aurait jeté l’éponge. Les noms d’IBM et de HP sont évoqués avec insistance, mais leur participation n’est pas totalement confirmée. Celle de la SSII iGate - dirigée par un ancien d'Infosys - l’est en revanche. Avec une réserve : iGate pourrait se retirer de la course s’il jugeait peu satisfaisante les informations reçues sur la santé financière de Satyam. Ces informations devraient notamment porter sur des résultats préliminaires pour les deux derniers trimestres. Fidelity Investment, qui détient déjà 10 % du capital de la SSII – ce qui en fait le second plus important actionnaire de la SSII derrière L&T – aurait également manifesté son intérêt. Deux autres investisseurs, Texas Pacific Group et Kohlberg Kravis Roberts, se sont manifestés.
Les candidats au rachat vont devoir déposer, sur un compte bloqué, 290 M$ d’ici le 20 mars pour apporter la preuve de leur capacité à investir dans le capital de Satyam.
Une confiance sérieusement mise à mal
Mais, alors que le processus pour la vente de Satyam est engagé, de nombreuses incertitudes pèsent – et devraient encore peser – sur les négociations. Selon nos confrères de Fox News, les Nations Unies pourraient prendre exemple sur la Banque Mondiale et – non pas bannir – mais mettre au moins précocement un terme à un contrat direct avec Satyam. Les détails du contrat concerné n’ont pas été précisés. Ce ne serait pas le premier client à fuir Satyam.
En France, l’écurie de Formule 1 de Renault aurait été dissuadée de signer un contrat à la SSII indienne par le scandale qui l’a éclaboussée : selon le quotidien DNA India, les négociations, entamées en septembre dernier, auraient été tout prêt d’aboutir fin décembre 2008 ; elles portaient sur un contrat pluriannuel pour un montant compris entre 5 et 10 M$ par an.
Par ailleurs, les procédures engagées outre-Atlantique à l’encontre de Satyam pourraient coûter à la SSII entre 440 et 840 M$ ; une ardoise qui incombera au moins partiellement à l’heureux acquéreur de Satyam. Une épée de Damoclès à laquelle il convient d’ajouter les incertitudes sur l’état réel des comptes de la SSII. Ainsi qu’à des arriérés d’impôt sur le revenu prélevés à la source sur les salaires de 20 % des 40 à 50 000 collaborateurs de Satyam.
Climat tendu pour les salariés
Afin d’éviter les fuites inopportunes dans la presse ou auprès des analystes, des experts et des investisseurs, la direction de Satyam a distribué à ses collaborateurs une liste très précise de consignes relatives à la communication avec l’extérieur. De quoi rafraichir un climat déjà tendu par l’incertitude, notamment en ce qui concerne les garanties sur l’emploi. De quoi également pousser quelques centaines de nouvelles recrues de la SSII à se constituer en syndicat.