Altran au ralenti parle de chômage partiel et de mobilité
C’est le premier groupe technologique de cette taille à évoquer pèle-mêle le chômage partiel, un plan de mobilité lié à la crise voire même une contraction de ses effectifs en France. Altran présente des chiffres plutôt flatteurs pour 2008 mais s’est fait peur au 4ème trimestre. L’automobile et certaines activités internationales plombent la société de conseil. Dont la stratégie d’économie pourrait faire tâche d’huile.
Bénéfices en chute libre pour le groupe de conseil en technologies Altran avec un résultats net divisé par deux en 2008 à 11,4 millions d’euros. Le groupe signale notamment qu’il a du procéder à des dépréciations d’actifs. Du coup, ce recul des bénéfice n’est pas lié à une activité qui a augmenté de 3,7% à 1,65 milliard d'euros permettant une amélioration de la marge à 7,7% contre 6,2% en 2007, soit au dessus de ce qu’escomptaient les analystes financiers.
Le 4ème trimestre a néanmoins laissé des traces avec une croissance très ralentie à 0,3%. Du coup, pour 2009, Altran se garde de donner des prévisions. La société de conseils explique rencontrer des difficultés dans certains secteurs comme l'automobile ou encore aux Pays-Bas. De fait, le groupe fait parti des prestataires remerciés du jour au lendemain et en catimini par Renault fin décembre. Au total, 1 200 postes de prestataires externes en R&D ont été supprimés par l’ex-régie automobile provoquant de graves troubles dans le secteur.
Les conséquences commencent donc à se faire sentir dans l’ensemble du secteur du conseil en technologie avec un fort risque de contamination aux SSII. Pour faire face à cette situation, Altran prévoit de redéployer ses effectifs – 18 522 salariés - dans les activités les moins touchées par la crise mais, surtout, la société envisage de « renforcer ses efforts dans la gestion des intercontrats en développant les mobilités internes, en accélérant la formation, voire en décidant des mesures de chômage partiel ». Une annonce très officielle lourde de sens alors même que – comme nous le révélions en fin de semaine dernière - c’est l’ensemble de la branche Syntec qui réfléchit aujourd’hui à profiter du chômage partiel pour alléger la charge liée à des intercontrats qui se multiplient ces dernières semaines du fait de la chute brutale des dépenses informatiques. Rappelons également que lors de la précédente crise touchant le secteur IT – celle liée à la bulle Internet au début des années 2000 – le concept de « mobilité interne » des intercontrats a été le moyen de procéder à des vagues de départ sans passer par la case des licenciements massifs.
Un rappel indispensable pour éclairer les mesures « structurelles » prévues par Altran. Outre le chômage partiel, qui sera visiblement rapidement mis en place dans la filiale ADL (ex-Arthur D. Little), Altran évoque, dans la longue présentation de ses résultats, une très vague « étude de la mise en place de solutions d’adaptation des ressources en France » qui pourrait bien déboucher sur des licenciements. En attendant, concernant la mobilité interne, un « plan de formation de 680 consultants en France pour assurer le redéploiement vers d’autres secteurs » est prévu. En Hollande – dont l’activité semble être particulièrement touchée – une restructuration est déjà à l’œuvre, s’appuyant notamment sur la mise en place d’un plan de départ volontaire.
Enfin, des activités jugées non stratégiques devraient être cédées, en Europe de l’Est mais également dans la filiale CSI (spécialisée dans les audits internes) hors des Etats-Unis.