Mix 09 : Microsoft se fait plus précis dans le cloud computing, sauf en matière de prix
A l'occasion de sa conférence Mix 09, Microsoft a dévoilé la date de commercialisation de son infrastructure de cloud computing, Azure. Ce sera pour la fin 2009. Le premier éditeur a donné des gages d'ouverture de son environnement, au-delà du seul framework .Net. Sans préciser toutefois le modèle économique retenu, un point clef pour une société qui a bâti son succès sur le client lourd.
C'est dans ses petits souliers que Microsoft a profité de la conférence Mix 2009 à Las Vegas pour annoncer quelques évolutions majeures de sa plate-forme de Cloud Computing, Azure, dévoilée à la PDC (Professional Developer Conference) fin octobre 2008.
Une mise à jour ternie en effet par une panne du service pendant le week-end précédant la conférence. Une due, selon Microsoft, à une mise à jour de l'OS. Les applications s'exécutant sur une seule instance du Cloud Microsoft ont subi une interruption de services de 22h30 vendredi soir à samedi 8h30 (heure locale), a confirmé l'éditeur sur un blog. Et d'ajouter que le module Fabric Controller a automatiquement restauré les applications concernées par la panne sur d'autres serveurs.
Azure et Azure Platform Services constituent l'infrastructure de Cloud Computing que Microsoft compte commercialiser auprès des entreprises. Azure a placé l'éditeur de Redmond sur le segment de l'informatique distribuée aux côtés d'Amazon et de Google notamment. Microsoft compte par ailleurs héberger ses propres services en ligne, comme l'ERP Dynamics, sur Azure. La plate-forme est actuellement en bêta.
Un nuage ouvert à PHP
Alors que certains observateurs craignaient de voir la sortie officielle d'Azure jamais vraiment définie, Microsoft confirme que sa commercialisation est fixée à la fin 2009. Aucun modèle économique n'a toutefois été communiqué.
Tout à sa stratégie de jouer désormais la carte de l'ouverture, de l'interopérabilité et des standards – selon ses propres mots -, Microsoft a profité de Mix 2009 pour porter un peu plus de son écosystème technologique dans le nuage. L'éditeur a ainsi doté Azure du support de FastCGI, une technologie qui permet d'ouvrir la plateforme à d'autres frameworks que .NET. Sans surprise, c'est PHP qui a été choisi. « Toutes les applications écrites en PHP et tous les autres langages interfacés avec FastCGI peuvent être déployées sur Azure, et ainsi assurer aux développeurs une transition vers le cloud », explique Steve Vi, directeur du développement d'Azure. FastCGI permet notamment d'installer PHP sur IIS, le serveur Web de l'éditeur de Redmond. Microsoft confirme que PHP n'est qu'un point de départ, l'éditeur ayant déjà testé son fonctionnement. A terme, ce sont tous les langages de Windows Server qui seront supportés.
Dans cette même perspective, Redmond a également décidé de porter tout le spectre du framework .NET (Full Trust) dans le nuage, sans limitation. Ce qui autorise notamment le déploiement du code Legacy et du code managé dans Windows Azure. Un apport fondamental car il permet notamment d'exploiter des composants typiques du framework, comme WCF (Windows Communication Foundation), la couche de gestion de services Web du framework.
Enfin, afin de satisfaire les besoins de réplication de données et de conformité dans les processus, Azure reçoit également des possibilités de géolocalisation. Une technologie déjà proposée par Amazon – qui parle de zones de disponibilité - permettant de choisir dans quel datacenter seront hébergées les données et de mettre en place des procédures de réplication d'un centre à l'autre par exemple. Un autre bon point pour Microsoft qui livre ici une partie de la réponse à la crainte des DSI quant au stockage de leur données dans le modèle du clourd computing. Cette fonctionnalité sera disponible dès avril, promet l'éditeur.
Vers un modèle hybride
En ligne avec sa stratégie Software + Service, Microsoft entend bien migrer ses applications sur Azure. Aujourd'hui, les offres Live Mesh et Dynamics reposent déjà sur cette plate-forme. Et confirme qu'il l'utilisera « pour motoriser toute sa stratégie en ligne ». Progressivement donc. Pas question pour autant d'abandonner son modèle économique traditionnel reposant principalement sur le client lourd. « Les entreprises et les développeurs utilisent les deux modèles : le cloud et le client lourd », justifie Steve Vi.
Malgré la panne du week-end, Microsoft séduit par la puissance de sa marque. Sur le marché du cloud, l'éditeur conserve toutes ses chances face à Google ou Amazon, raconte en substance Waheed Qureshi, président de la start-up Eduify. Sa société, qui développe une application en ligne de création de document avec gestion de la bibliographie, a fait le choix d'Azure pour son infrastructure. Avant même que l'environnement ne soit disponible en version finale. Si cette start-up est membre du programme d'aide Bizspark, Waheed Qureshi explique avoir choisi Microsoft pour son expertise dans le déploiement, son écosystème, ses outils et la disponibilité du service. Malgré le retard qu'affiche le premier éditeur mondial sur Amazon, qui a sorti son infrastructure il y a déjà plusieurs années.