Mix 09 : comment Microsoft peut pousser Silverlight sur le navigateur
Pour pousser sa technologie Silverlight 3, Microsoft doit désormais élaborer une stratégie de conquête des créatifs et des fournisseurs de contenu pour détrôner Flash sur le navigateur. Tout un programme. Microsoft mise notamment sur l'innovation qu'est censée amener la technologie autour de la vidéo. Et sur l'étendue de l'outillage proposé.
La bêta de Silverlight 3 dans les bacs, il est temps pour Microsoft d'affiner son plan d'attaque pour grignoter des parts de marché sur le segment des interfaces riches (RIA – Rich Internet Application). Un segment, on le sait, trusté par Flash (Adobe). Silverlight quant à lui, totalise, selon Redmond, 350 millions d'installations et motoriserait quelques 10 000 applications sur le Web. Encore loin derrière du leader du domaine, donc.
La question désormais est de savoir comment Microsoft va s'y prendre pour attirer les créatifs, tous acquis à la cause d'Adobe, acteur historique du segment. Et comment déclencher, chez les fournisseurs de contenu, la prise de décision. Car, aujourd'hui, opter pour Silverlight reste une histoire de pionnier, souligne Ken Martin, chef créatif de la web agency Blitz croisée au Mix 09. « Convertir des développeurs Flash n'est pas une tâche facile, comme il est difficile de passer d'un environnement Flash/Flex à un environnement .Net/Visual Studio. Du côté des designers, on appréhende de travailler sur des environnements Microsoft, tout en admettant que l'on ne peut pas tout faire avec Flash. »
Un plus technologique
La qualité technologique de Silverlight est l'un des arguments phares mis en avant par certains décideurs et chefs de projets. C'est notamment le cas d'un responsable d'une université de l'Etat de New York - qui a souhaité resté anonyme- qui réfléchit à Silverlight pour motoriser une application collaborative pour son pôle d'étudiants. Un secteur pourtant généralement pro-Open Source. Il confie que Silverlight se différencie par ses outils, son environnement et la gestion de la vidéo proposée par la version (notamment avec IIS Media Services).
Un argument qui convient d'ailleurs à Scott Guthrie, patron de .Net, qui explique que c'est bien la technologie et les fonctionnalités de Silverlight qui feront la différence. « Même s'il faudra quand même du temps » pour se hisser au niveau du taux de pénétration de Flash, admet-il dans la foulée.
Silverlight 3, ISS Media Server et les dernières innovations de la suite créative Expression constituent en effet une solution performante pour les fournisseurs de contenu. Non seulement en proposant des outils adaptés (comme Smooth HD pour ISS Media Services, DeepZoom avec Silverlight et Sketchflow avec Blend – un outil de protypage Web -). Mais également en mettant en oeuvre une gestion collaborative entre les créatifs et les développeurs. Un ensemble de technologies susceptibles de séduire les services « à la YouTube » qui ont notamment popularisé Flash dans un environnement vidéo.
L'argument des partenariats
Dans cette perspective, Silverlight cherche précisément son « YouTube ». Le partenariat avec la chaîne de télévision américaine NBC – un partenariat pourtant sur la sellette depuis le dossier de Pékin - sur la retransmission des Jeux Olympiques d'hiver de Vancouver en 2010 pourrait enclencher la première. Et contribuer à faire de Silverlight une technologie de choix sur ce segment. La deuxième étape pourrait ensuite être l'installation de Silverlight comme technologie Rich Media de référence pour motoriser les publicités en ligne. Un segment que l'on sait très lucratif et encore trusté par Flash.
La balle est aussi en partie dans le camp des revendeurs et de leurs clients. « Le choix entre Flash et Silverlight dépend du client, souligne Ken Martin […] Si le client veut par exemple marquer une rupture et être premier sur son segment, notre technologie peut l'intéresser ». Et de façon plus pragmatique : « la différence peut également se faire sur la video et également l'exploitation de l'existant, s'il existe un fond documentaire de vidéos en WMV ».
La bataille du plug-in n'aura pas lieu
Reste que finalement, cette rivalité pourrait ne pas exister, raconte Dan Scarf de la société anglaise DotNet Solutions, spécialisée notamment dans le développement agile sur .NET. « Peu de gens savent qu'ils ont déjà installé Silverlight sur leur PC. Et ce taux va inévitablement gonfler, explique-t-il. Dans le même temps, les utilisateurs doivent aussi metttre à jour le Flash Player. »
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