Logiciels et services en 2009 : PAC s'attend à une stagnation en France
Un marché étale. Pierre Audoin Consultants (PAC) révise une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de croissance pour les logiciels et services en 2009. Une atonie qui masque de profondes disparités. Avec, d'un côté, l'outsourcing toujours florissant. Et, de l'autre, un effondrement de la régie.
Mise à jour lundi 30 à 13h30
La croissance, c'est fini. Mais le secteur des logiciels et services ne devrait pas entrer en récession, selon les derniers chiffres de marché de Pierre Audoin Consultants (PAC). Le cabinet s'attend à ce que le marché des logiciels et services en France soit au pire stable en 2009. Au mieux, il progresserait de 1 %. Rappelons que ce marché avait connu des croissances supérieures à 6 % tant en 2007 qu'en 2008.
Il s'agit d'une dégradation sensible des précédentes prédictions de PAC qui s'attendait en novembre à une progression de 3 % environ. Un taux de croissance qui résultait déjà d'une révision drastique des anticipations du cabinet. En avril 2008, PAC estimait que la croissance atteindrait 4,9 % pour les logiciels et 6,2 % pour les services.
L'outsourcing profite de la crise
Cette révision en cascade témoigne du coup de frein sur les investissements dans les entreprises, qui, au début d'année, ont différé des projets. De nombreux prestataires, comme Accenture lors de la publication de ses résultats trimestriels hier, témoignent également de l'allongement des cycles de vente.
Ces tendances ont des impacts profonds sur les différents segments de marché. "L'outsourcing sera ainsi le seul segment en réelle croissance, avec une progression de 6 % en 2009. Et la tendance devrait se confirmer en 2010", explique Frédéric Giron, directeur des études au cabinet Pierre Audoin Consultants. Par contre, cette croissance cannibalise fortement la régie, attendue en forte baisse. Comme nous l'expliquions récemment, les grands comptes tendent à remplacer les délégations de personnel par des contrats d'outsourcing applicatif étendus, sur lesquels les prestataires s'engagent sur des résultats.
Résistance du conseil
Victime directe de la contraction des investissements, l'intégration devrait connaître une décroissance de 2 %. "Au premier semestre, ce marché embarquait un volant de croissance sur de gros projets déjà signés. Mais, le second semestre devrait être plus dur en raison du trou d'air qu'ont connu les SSII en début d'année sur le terrain commercial", commente Frédéric Giron. Moins de nouvelles signatures donc. Ce tarissement touchera aussi le logiciel. PAC prévoit une régression de 1 % de ce marché toutes applications confondues (infrastructures, outils, gestion)
Plus surprenant, PAC s'attend à une résistance du conseil, traditionnellement première victime des ralentissements économiques. Ce dernier pourrait même rester en territoire positif en 2009, du fait "de demandes autour de plans de réorganisation, d'alignement des processus ou d'optimisation d'infrastructures". Autrement dit, pour dépenser moins, les entreprises sont contraintes de se lancer dans des réflexions poussées, qui font aujourd'hui le bonheur des cabinets de conseil.
Croissance en 2010 : la méthode Coué
Car la réduction des coûts est bien devenue le leitmotiv des DSI, confirme PAC. Une tendance qui profitera notamment à l'offshore : "la croissance annuelle de 40 à 50 % risque de s'accélérer un peu", pronostique Frédéric Giron, qui remarque quand même que le recours à ces prestations low cost demande une mise en place assez longue. Rappelons que, selon le même cabinet, l'offshore représente 5 % seulement du marché de la prestation informatique en France en valeur.
"L'offshore peut être une réponse à l'attente des donneurs d'ordre en matière de réduction des budgets, mais ce n'est pas la plus immédiate. Les entreprises commencent plutôt par regrouper leurs prestations, explique Frédéric Giron. Ce phénomène appelle un mouvement de consolidation sur le marché des services, avec notamment le rachat de sociétés de petite taille, générant moins de 50 millions d'euros." Le dirigeant de PAC s'attend également à des défaillances d'entreprises du secteur.
Pour 2010, PAC prévoit un retour d'une croissance modérée autour de 2 %, même si Frédéric Giron reconnaît que la visibilité reste faible. En milieu de semaine prochaine, le Syntec Informatique, la chambre patronale des SSII et éditeurs, va annoncer ses propres prévisions de croissance. En novembre dernier, l'organisation s'attendait à une croissance du marché des logiciels et services comprise entre 2 et 4 % au premier semestre. Mais s'était refusée à toute prédiction sur la fin de l'année 2009.
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