Serveurs : Dell passe au dernier né d'Intel et met l'accent sur les économies d'énergie
Pour sa onzième génération de serveurs x86, Dell a choisi de se concentrer sur l'optimisation du rapport performance par watt et sur la simplicité d'administration. Les nouvelles machines s'appuient toutes sur la nouvelle génération de puces pour serveurs d'Intel, les Xeon 5500 "Nehalem" et sont optimisées pour la virtualisation.
Nehalem à tous les étages. Alors qu'Intel n'annoncera officiellement sa dernière génération de puces Xeon que lundi 30 mars, Dell a rejoint cette semaine la liste des annonces précoces, suivant sur cette voie Apple et Cisco. Le Texan dévoile une refonte complète de sa gamme de serveurs Intel s'appuyant sur la nouvelle série de puces Xeon 5500 “Nehalem”. Cette 11e génération de serveurs Dell n'apporte rien de vraiment révolutionnaire (difficile d'innover de façon radicale dans le monde x86), mais une série d'améliorations pensées pour coller à l'air du temps. De ces petites améliorations qui facilitent la vie et l'exploitation au quotidien d'un serveur et qui, à l'échelle de plusieurs centaines ou de milliers de machines dans un datacenter, font réaliser de conséquentes économies.
Plus d'efficacité énergétique et plus de performance pour la virtualisation
Dell disposait jusqu'alors d'une gamme de serveurs rack standards et d'une autre gamme (ES) optimisée pour réduire la consommation d'environ 25 %, grâce à l'usage de processeurs moins gourmands, de disques durs et ventilateurs spécifiques et surtout d'alimentations électriques à haut rendement. Désormais, toutes les améliorations des gammes ES sont intégrées en standard. Le constructeur ne propose donc plus qu'une seule famille unifiée de serveurs. De façon générale, le souci de la réduction d'énergie a été étendu à l'ensemble de la gamme.
Autre amélioration, Dell a éliminé le plastique de ses chassis et opté pour des modèles 100 % métal. Au passage, le constructeur a retravaillé complétement le design des facades de ses serveurs et toute la gamme affiche désormais un look unifié. Principal bénéfice : les serveurs 1U et 2U (mais aussi sans doute les futurs 4U qui arriveront fin 2009 ou début 2010 avec les futurs Xeon ”Nehalem” EX pour serveurs Quadri-socket), partagent les mêmes afficheurs LCD, les mêmes emplacements pour disques durs hot plugs... Autant de petits détails qui devraient faciliter leur installation et leur maintenance au quotidien.
Côté usages, Dell adopte la même stratégie que ses concurrents et parie sur le développement de la virtualisation. En conséquence, il inclut un connecteur pour clé USB sur l'ensemble de ses modèles (pour l'accueil des versions embarquées de VMWare ESX Server et de XenServer) ainsi qu'un plus grand nombre d'emplacements pour barettes mémoire DIMM. Leur nombre n'a pas été précisé, l'annonce des Xeon Intel étant encore sous embargo. Chaque serveur hérite aussi de quatre interfaces Gigabit Ethernet en standard, contre deux jusqu'alors.
Les anciennes gammes maintenues au catalogue six mois
Concrétement, l'ensemble des nouveaux modèles annoncés par Dell s'appuient sur des cartes mères bi-socket Xeon 5500 “Nehalem EP”. Les serveurs Racks R610 (1U) et R710 (2U) viennent respectivement remplacer les actuels PowerEdge 1950 et 1950 ES ainsi que les PowerEdge 2950 et 2950 ES. Sur le marché des serveurs au format tour, le T610 remplace les actuels PE2900 et PE1900 tandis que les lames M610 (demi-hauteur) et M710 (pleine hauteur et donc avec plus de slots pour barettes DIMM) succèdent à l'actuelle M600.
Dell continuera toutefois à commercialiser les anciens serveurs pendant environ un semestre. Reste qu'on peut se demander quel intérêt (mis à part le prix d'achat) il y aura à ne pas basculer rapidement vers la nouvelle gamme, surtout pour les clients en environnements virtualisés. Dell annonce en effet un rapport performance/watt doublé par rapport aux modèles précédents, ce qui devrait être largement suffisant pour compenser la surprime que fera payer Intel sur ses nouvelles puces.
De nouveaux outils d'administration pour attaquer HP et IBM
Tous les nouveaux serveurs embarquent une nouvelle carte de management baptisée Dell Lifecycle Controler (la remplaçante des actuelles DRAC), qui permet de piloter l'ensemble des paramètres techniques du serveur (firmware, révision de pilotes, configuration, mise en place d'image système...) depuis une console unique.
Cette dernière, baptisée Dell Management Console (DMC), est en fait une version rebadgée et revue par Dell de la console Altiris (désormais partie prenante de l'offre Server Management Suite chez Symantec). DMC vient remplacer l'actuel IT Assistant de la suite OpenManage livrée avec les serveurs PowerEdge. Outre sa convivialité, son principal atout réside dans son extensibilité. La console peut être enrichie avec l'intégralité des composants de la suite d'administration Altiris (gestion d'inventaire, gestion des configurations, gestion des déploiements, gestion des postes clients, help-desk, sauvegarde, ...) ou avec des modules tiers. Elle peut aussi s'interfacer avec les parapluies de supervision de HP, BMC ou Tivoli. Autre point intéressant, la console est fournie avec les MIB (profil technique qui contient les infos de configuration) pour gérer les serveurs d'autres constructeurs. Elle pourra donc piloter des serveurs Proliant ou xSeries.
L'administration de datacenter virtualisé bientôt en Europe
Dell mise d'ailleurs sur DMC pour aller chatouiller ses concurrents sur le sujet du management de serveurs, un domaine sur lequel IBM et HP ont été particulièrement actifs au cours des derniers mois. Le constructeur texan affirme notamment que la console DMC (gratuite) et ses modules additionnels (payants) peuvent remplacer jusqu'à 9 consoles séparées chez HP (à la décharge de ce dernier, Dell mélange les produits de la division Proliant et de HP Software et certains modules HP ont une portée bien plus large que ceux de l'offre Altiris).
Reste qu'en ces temps de chasse au gaspi, l'idée de se différencier en mettant l'accent sur les outils de management n'est sans doute pas la plus stupide qu'ait pu avoir Dell. D'autant que l'offensive sur le management ne devrait pas s'arrêter à l'annonce de cette semaine. On attend en effet pour les mois à venir l'arrivée en Europe de l'offre d'administration et d'orchestration de datacenter virtualisé (PAN Manager) que Dell a acquis sous licence à Egenera et qu'il commercialise déjà depuis décembre aux Etats-Unis. Une solution en concurrence frontale avec les offres Insight de HP et Open Fabric Manager d'IBM.
Les ripostes d'IBM, HP et Sun au lancement des nouveaux serveurs de Dell sont attendues en début de semaine prochaine, avec l'annonce par Intel de ses puces Nehalem.
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