Etude LeMagIT : 2009, année noire pour les budgets IT, les tendances low cost surnagent

Interrogées sur les perspectives qu'offre l'année 2009, les lecteurs du MagIT - qu'ils soient chez des donneurs d'ordre ou en SSII - ne se font aucune illusion. Budgets sous contrainte, projets différés ou aux ambitions revues à la baisse : l'exercice est placé résolument sous le signe de la réduction des coûts. Conséquence : les technologies qui permettent une optimisation des solutions en place - comme la virtualisation ou le Saas - ont le vent en poupe.

Nos lecteurs, qu'ils soient côté industrie ou en entreprises utilisatrices, ne se font guère d'illusions : 2009 verra les budgets IT des entreprises décroître, ce qui mettra les SSII notamment sous pression. Pour près de 60% de ceux qui ont un poste dans une entreprise utilisatrice, les réductions de coûts à l'oeuvre dans leur organisation toucheront le service informatique. Sans surprise, les investissements matériels et logiciels seront les premières victimes de ces coupes claires, devant les nouveaux projets et les budgets externalisés auprès de prestataires (voir ci-dessous).

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Bien sûr, cette volonté de réduire les investissements se traduit dans le budget IT des entreprises. Si 20 % des décideurs en entreprise utilisatrice pensent que cette ligne continuera à croître en 2009, ils sont environ 60 % à estimer qu'elle va se réduire sur l'exercice. A 30 %, nos lecteurs estiment que cette baisse sera limitée dans une fourchette allant de 1 à 5 %. Mais environ deux décideurs sur dix pensent que leur budget IT sera sabré de 10 % au minimum. Rappelons qu'au niveau mondial, le cabinet Gartner par exemple prévoit une contraction de la dépense IT de 3,8 % sur l'année. Soit plus qu'en 2001.

Optimiser les solutions en place et les processus métiers

Dans une proportion non négligeable de cas, ces décisions drastiques auront des conséquences sur l'emploi : plus d'un quart des lecteurs travaillant chez les donneurs d'ordres relèvent que des suppressions de postes ont été évoquées dans leur service. Autre voie explorée par les entreprises pour réduire leurs coûts IT : l'offshore. Environ deux lecteurs sur dix estiment que cette solution est clairement envisagée dans le cadre de la politique de réduction des coûts mise en place. S'y ajoutent 20 % supplémentaires, chez qui des études sur le sujet sont en cours ou planifiées.

Du côté des projets, cette priorité à la réduction des coûts se traduit par une focalisation sur l'optimisation des applications de back-office et sur celle des processus métier (voir ci-dessous). Il s'agit avant tout d'être plus efficace. Même si les projets touchant à la mobilité et aux fonctions collaboratives - et dans une moindre mesure à la sécurité - continuent à figurer parmi les priorités des DSI.

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En toute logique, ces mesures prises par les donneurs d'ordre affecteront au premier chef les prestataires. 64 % de nos lecteurs en SSII pensent qu'ils seront directement concernés dans leur société de services par cette tendance. Conséquence : près d'un lecteur sur deux atteste du gel des recrutements dans leur société (voir graphique ci-dessous) et 65 % d'entre eux témoignent d'une hausse du niveau des intercontrats depuis septembre.

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Plus précisément, l'activité des SSII est touchée par des projets ajournés ou dont le périmètre a été réduit par les donneurs d'ordres. Quand ils ne sont pas tout simplement supprimés. Près de 90 % des lecteurs en SSII témoignent ainsi avoir rencontré au moins un cas de ce type chez un des clients de leur société (voir le détail ci-dessous). Contrairement à une opinion assez répandue sur le marché, cette contraction ne touche pas exclusivement les régies. Près de 65 % de nos lecteurs en sociétés de service témoigne d'une contraction de l'activité sur des projets au forfait. Dans une étude récente, Pierre Audoin Consultants (PAC) voyait la régie et l'intégration de systèmes comme les deux principales victimes de la contraction des investissements. Tout en prédisant un marché français des logiciels et services stagnant en 2009, grâce à la progression de l'outsourcing.

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Alors que les donneurs d'ordres disent se tourner volontiers vers l'offshore pour mettre en place une informatique moins coûteuse, les SSII ne semblent pas avoir accéléré leurs plans en la matière (voir ci-dessous). Pour plus de 37 % des consultants en SSII, l'externalisation low-cost était déjà proposée par leur société et il n'est pas prévu de développer cette offre davantage. 25 % expliquent eux qu'une offre de ce type était prévue de longue date dans leur organisation. La crise ne semble donc pas accélérer réellement les déploiements en Inde, au Maroc, en Europe de l'Est ou dans tout autre pays à bas coût des prestataires hexagonaux.

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Méthodologie
 
Cette enquête a été menée entre le 10 janvier et le 10 mars auprès des lecteurs du MagIT via un formulaire online. Celui-ci distinguait les interlocuteurs travaillant chez un donneur d'ordre de ceux officiant en SSII (ou chez un fournisseur). Le questionnaire a recueilli 154 réponses exploitables, réparties à 50-50 entre ces deux populations.
53 % des personnes interrogées travaillent dans des entreprises de plus de 1 000 salariés. Les secteurs les plus représentés sont l'informatique et les télécoms (25 %), la banque et assurance (12 %), les services aux entreprises (15 %), le transport et la logistique (12 %) ainsi que le secteur public (10 %).

Par contre, selon nos lecteurs en SSII, les technologies permettant de réduire les coûts de l'informatique auront le vent en poupe en 2009. Avec près d'un quart des votes chacun, le modèle Software as a service (Saas) et la virtualisation s'annoncent comme les technologies phares. Gartner estime de son côté que les revenus issus de la virtualisation devraient progresser d'un faramineux 55 % en 2009 sur la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

Le cloud computing victime de son immaturité ?

Ces deux technologies devancent la SOA qui, à 17 %, se maintient à un niveau étonnamment élevé : il est vrai que la réutilisation de composants ou de services applicatifs permet de réaliser des économies dans le développement de nouvelles applications. Mais encore faut-il convaincre la direction générale de l'intérêt de cette démarche de fond ! Pas évident dans une période où la priorité va aux retours sur investissement très rapides. Avec moins de 10 % des votes, le cloud computing échoue à monter sur le podium. La conséquence, sans doute, d'une certaine immaturité de ces offres et des questions qui restent posées en matière de sécurité ou d'interopérabilité entre les différentes plates-formes.

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