Serveurs : HP répond à Cisco avec le BladeSystem Matrix
A l'occasion de sa conférence Tech@Work qui se tient à Berlin, HP a dévoilé le BladeSystem Matrix, sa riposte à l'annonce récente par Cisco de son offre serveur intégré UCS. Le Blade System Matrix combine des éléments de l'offre logicielle et matérielle d'HP en une solution unique pré-packagée et préintégrée avec pour objectif de simplifier la mise en oeuvre et l'exploitation d'un datacenter virtualisé.
Le BladeSystem Matrix d'HP |
Même si elle apporte des améliorations bienvenues, et notamment la possibilité de déploiements très rapides, l'offre BladeSystem Matrix n'a rien de révolutionnaire, contrairement à ce que laisse entendre HP. Il s'agit en effet d'une offre pré-packagée et pré-intégrée en usine de solutions HP existantes avec toutefois une petite exception : HP a conçu une interface graphique intégrée permettant de gérer l'ensemble des composants du système depuis une console unique et de provisionner en quelques clics de nouvelles applications ou de nouveaux éléments (tels qu'une nouvelle lame serveur).
Le BladeSystem Matrix en détail
La base d'un système BladeSystem Matrix est comme son nom le laisse entendre un châssis de serveur lames BladeSystem c7000 équipé d'au moins une lame Blade Server qui accueille le logiciel de management conçu par HP (pour des raisons de disponibilité, cette lame peut-être clusterisée). Cette pile logicielle est le point fort de la solution. Elle rassemble plusieurs éléments développés ou acquis récemment par HP, notamment les principaux composants de Insights Dynamics VSE et du logiciel d'orchestration Insight Orchestrator (ex Opsware Workflow). Le tout est chapeauté par une interface graphique unifiée permettant de provisionner et d'administrer aussi bien des environnements physiques que des environnements virtuels (sous VMware, XenServer ou Hyper-V), ou une combinaison des deux.
HP a repris le concept de modèles (ou templates) cher à Insights Dynamics VSE et qui permet à l'administrateur de modéliser des environnements d'exploitation complets (système d'exploitation, applications ou chaines applicatives, configuration stockage et réseau...) et de les déployer en quelques clics sur des machines physiques ou virtuelles. HP fournit d'ailleurs cinq templates prêts à l'emploi pour le déploiement d'applications courantes comme Exchange, Oracle RAC ou SAP ERP. Grâce à ses capacités d'orchestration, le BladeSystem Matrix est aussi capable de gérer de façon largement automatisée l'allocation des ressources aux différents environnements ou VM, selon des critères de consommation énergétique ou des critères d'optimisation des capacités disponibles.
La pile logicielle du BladeSystem Matrix s'appuie aussi sur les capacités de Virtual Connect Entreprise Manager afin de gérer l'allocation des ressources réseau et stockage aux différents environnements et afin de faciliter la mobilité à grande échelle des machines virtuelles, mais aussi des environnements physiques. Virtual Connect découple la partie réseau de la partie serveur en s'appropriant la gestion des attributs techniques principaux des connexions réseaux (adresse MAC, paramètres VLAN...) et SAN (World Wide Names Fibre Channel...). De cette façon, ces paramètres peuvent suivre un environnement (machine virtuelle ou physique) lorsqu'il est déplacé d'un serveur à un autre, voire d'un châssis BladeSystem à un autre.
Selon HP, la solution BladeSystem Matrix est capable de gérer près d'un millier de serveurs lames (contre 320 dans la configuration actuelle du système Cisco UCS). Cette restriction est sans doute largement le fait d'HP Virtual Connect Entreprise Manager, qui est pour l'instant “limité” à la gestion de 100 domaines Virtual Connect.
Une offre de stockage embarquée DAS ou SAN
Un autre point intéressant dans l'offre Matrix est qu'elle inclut aussi la gestion du stockage, à condition toutefois que l'on se limite à des baies HP. La solution préconisée par le constructeur est sans surprise d'utiliser des baies SAN EVA 4400 en complément des châssis BladeSystem. Mais l'offre BladeSystem Matrix peut aussi utiliser un stockage DAS intégré au c7000, le HP Direct Connect SAS Storage for BladeSYstem (en fait une baie SAS virtualisée à six disques, reliée à chaque lame via un commutateur SAS). HP a aussi précisé que le BladeSystem Matrix devrait prochainement supporter les solutions de stockage de LeftHand et notamment les baies P4000 et P4500 annoncées à Berlin en parallèle du Blade System Matrix.
En Savoir plus |
Le site BladeSystem Matrix d'HP Une description HP d'Insight Orchestration et Insight Dynamics VSE |
Interrogé sur le prix de la solution par LeMagIT, HP a expliqué qu'une configuration de base avec un châssis BladeSystem, une lame serveur avec l'ensemble des logiciels d'administration, une baie EVA 4400 et deux modules Virtual Connect Flex 10 (deux modules virtualisés avec chacun 2 interfaces 10Gigabit et 8 interfaces Gigabit Ethernet) devrait être vendue aux environs de 150 000$, logiciel d'administration compris.
Reste que ce montant n'a guère de sens, dans la mesure où l'offre BladeSystem Matrix est essentiellement une offre sur mesure qu'HP assemble à la demande des clients en usine. Chaque entreprise peut donc spécifier sa configuration Matrix, sur un ou plusieurs racks. Et c'est encore sans compter avec les coûts des options de service et de maintenance qu'HP propose en complément du BladeSystem Matrix.