VMware lance vSphere 4, sa nouvelle plate-forme de virtualisation
VMware vient officiellement de lever le voile sur vSphere, son offre d’hypervision construite autour d’ESX Server 4.0. Pas de surprise au programme - VMware avait déjà largement dévoilé les capacités de sa nouvelle plate-forme -, mais un lancement en grande pompe permettant à Paul Maritz, PDG de l’éditeur, de montrer à ses clients la vigueur de son écosystème de partenaires. Et, accessoirement, l’efficacité de ses solutions.
VMware a officiellement lancé vSphere, son offre d’hypervision pour l’infrastructure et les centres calcul construite autour du nouvel ESX Server 3.0. Paul Maritz, PDG de l’éditeur, l’avait déjà annoncée à Cannes, en février dernier. Seule la date effective du lancement tenait encore du secret de polichinelle. vSphere est la première incarnation d’une initiative lancée par VMware en septembre dernier à Las Vegas pour créer ce qu’il appelle un OS virtuel pour centres de calcul.
De fait, comme l’a rappelé ce mardi 21 avril Paul Maritz, vSphere veut d’abord répondre à un besoin, celui « d’une nouvelle interface vers l’infrastructure. » vSphere peut ainsi être perçu comme un millefeuille d’abstraction intercalé entre équipements serveurs et applications . Parmi les couches du millefeuille figurent notamment vCompute pour la virtualisation du matériel, vStorage pour la gestion du stockage, vNetwork pour la gestion du gestion et encore vSafe pour sécurité. Tous ces services d'abstraction de l'infrastructure doivent permettre aux entreprises de mieux exploiter leurs datacenters mais surtout de gérer avec une souplesse jusqu'alors inconnue le fonctionnement de leur informatique.
Virtualiser, de la PME au Cloud
Vsphere ne se limite pas aux datacenters. Il doit jouer un rôle de la PME aux grandes infrastructures en nuage . POur les PME, VMware met en avant le concept de « always-on IT in a box », le « SI sans interruption dans une boîte », un mini-centre de calcul « à prix attractif » et clé en main. Bref une version moderne de l'AS/400 mais sur une base ouverte et standard: « vous pouvez prendre une configuration relativement modeste, avec quelques serveurs, et un contrat de maintenance périodique. En cas de panne d'un élément, votre infrastructure continuera de fonctionner, du fait de la résilience de vSphere. Lors de l’intervention de maintenance programmée, vous n’aurez qu’à faire remplacer le composant défectueux. » Ticket d’entrée : 166 $ par processeur.
A l'autre bout de la chaine informatique, vSphere doit aussi répondre aux besoins des grands opérateurs d'infrastructures en nuage. Selon Paul Maritz, plus de 400 partenaires « vont supporter vSphere au sein de leurs clouds », parmi lesquels des géants tels que Savvis, Terramark ou T-Systems… Ce support de vSphere dans les grandes infrastructures d'hébergeurs doit offrir plusieurs garanties aux entreprises clientes. La première – et pas la moindre – étant l’assurance d’une continuité dans le respect des politiques – de sécurité comme de configuration – appliquées à des serveurs ou des applications virtuels. Au final, pour Paul Maritz, le métier d’hébergeur ne consistera plus à louer des serveurs mais à vendre un package de capacités.
Plus de puissance mais aussi une meilleur gestion de l'ensemble des composants de l'infrastructure
Bien sûr pour parvenir à satisfaire les besoins les plus exigeants, VMware a du doper les capacités de son hyperviseur. ESX Server 4.0, c’est ainsi plus de puissance et une capacité de consolidation en hausse de près de 30% selon l'éditeur, avec notamment la possibilité d’agréger au sein d’un unique pool de ressources jusqu’à 32 serveurs physiques et 2 048 cœurs ; 1 280 machines virtuelles, 32 To de mémoire vive, 16 péta-octets de stockage et 8 000 ports réseau. Chaque serveur virtuel pourra se voir allouer, d’ici la fin 2009, jusqu’à 8 processeurs virtuels et 256 Go de mémoire vive et un même serveur physique pourra disposer d'une bande passante réseau effective de 40 Gbps.
Les nouveautés de vSphere ne se limitent toutefois pas à cette seule course au gigantisme. Il y a tout d'abord une bien meilleure gestion du réseau avec la notion de commutateur distribué, permettant à un pool de serveur d'oeuvrer au sein d'un même domaine de commutation, mais surtout la possibilité d'étendre les capacités du produit avec des commutateur virtuel tiers comme le Nexus 1000V de Cisco, revendu par VMware et exploité par la couche vNetwork de virtualisation des interfaces réseau. La couche vCompute offre aussi de nouvelles fonctions pour optimiser la gestion des entrées/sorties, mais aussi la consommation énergétique, avec la fonction Distributed Power Management, qui permet d'optimiser la consommation à l'échelle d'une ferme de serveurs, par exemple en optimisant le placement des machines virtuelles, mais aussi en exploitant les capacités des dernières puces d'Intel et AMD. La couche vStorage, enfin, s’enrichit de fonctions d'allocation granulaire et dynamique de capacité (Thin Provisionning) et peut adaptater, à la demande, la taille des volumes logiques. Le tout est complété par le support de la migration en temsp réel des machines virtuelles et de leurs unités de stockage.
Cet ensemble de fonctions est d’ailleurs astucieusement exploité par VMware pour son option Fault Tolerance : activable en un clic de souris, elle permet la création d’un clone d’une machine virtuelle sur un autre serveur physique ; l’état des deux machines virtuelles est synchronisé en continu. De quoi garantir la continuité de la disponible des applications concernées en cas de défaillance physique. Et sans risque pour la sécurité : avec vShield Zones, les machines virtuelles sont isolées par zones, avec des pare-feu virtuels ; l’isolation est maintenue selon les mêmes règles même lorsque l’on déplace les machines virtuelles avec vMotion.
La suite vSphere 4 est attendu pour la fin du second trimestre, et devrait coûter entre 166 à 2245 $ par processeur. La version de base du logiciel, vSphere 4 Essentials, sera vendue au prix de 995 $, un prix plancher obtenu au prix du sacrifice des fonctions de mobilité de VM et de l'abando des fonctions de haute disponibilité et de récupération de données. La version la plus aboutie du logiciel, vSphere 4 Advanced, aura quant à elle droit aux fonctions de déplacement de machines virtuelles vMotion, à la tolérance de panne, et aux fonctions de sécurité avec vShield Zones.
La virtualisation, pour le poste de travail, aussi
Notons que les ambitions de VMware ne s'arrête pas à la virtualisation de l’infrastructure. la firme a aussi des ambitions sur le poste de travail. Paul Maritz affirme ainsi que VMware « va s’appuyer sur vSphere pour proposer des produits pour le poste de travail. […] C’est la vision la plus complète pour apporter le Cloud de manière la plus utile possible à nos clients». Depuis plusieurs mois, l'éditeur ne cache plus ses travaux sur le développement d'un hyperviseur pour les postes clients, un sujet sur lequel il a d'ailleurs noué un accord avec Intel. Mais pour en savoir plus, il faudra sans doute attendre encore quelque temps...