Oracle veut se poser en arbitre de la gestion des performances

Observer la façon dont les entreprises gèrent leurs performances, financières mais pas uniquement. C'est l'objectif d'Oracle qui publie son premier index de l'Enterprise Performance Management (EPM). Résultats : des entreprises qui peinent à articuler stratégie et opérations et qui, majoritairement, ne considèrent pas la BI comme critique. Mais les entreprises françaises dominent le classement.

Etudier année après année la façon dont les entreprises pilotent leurs activités. Tout à sa volonté d'occuper le terrain sur le front du décisionnel - où son grand rival SAP multiplie les annonces depuis le rachat du Français BO -, Oracle a mandaté le cabinet Quocirca afin de surveiller la façon dont les entreprises surveillent leur activité, leur environnement et ses évolutions. Et surtout réagissent en conséquence. "L'initiative est venue de l'Europe, raconte Philippe Adam, vice-président pour le business development d'Oracle sur le Vieux Continent. Nous sommes parti du constat que nos clients cherchent à partager de l'information sur les bonnes pratiques en matière de mise en oeuvre de la gestion des performances".

L'étude est bâtie autour de six processus clefs, que Quocirca évalue un à un pour bâtir une note globale : gestion de l'environnement de l'entreprise (consistant essentiellement à comprendre les attentes des actionnaires, employés, clients, partenaires, fournisseurs, autorités de régulation, etc.), connaissance du marché, modèle économique, plan stratégique, fonctionnement opérationnel, résultats.

"Stratégie et exécution restent déconnectés"

Conclusion : guère brillante. Le cabinet attribuant une note globale de 5,13 sur 10 en moyenne aux 800 entreprises interrogées (les questionnaires étant adressés à des financiers et non à la DSI), avec des lacunes criantes en matière de gestion de l'environnement de l'entreprise et de compréhension du modèle économique (identifiant des scénarios d'évolution de l'entreprise). "Ce n'est pas réellement une surprise, commente Philippe Adam. Les entreprises se sont concentrées jusqu'alors sur leurs processus opérationnels, laissant un peu de côté les processus de management. Par ailleurs, stratégie et exécution demeurent assez déconnectés". Pour lui, l'objectif numéro un reste d'ailleurs d'améliorer l'articulation entre l'objectif stratégique fixé en début d'année et l'exécution.

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Par contre, ce sont les 100 entreprises françaises interrogées qui obtiennent le meilleur score (5,4), devançant leurs homologues italiennes. Tandis que les pays nordiques et l'Espagne ferment la marche (voir ci-dessus). Un classement dont s'étonne Quocirca, qui note dans ses commentaires qu'il est susceptible d'être biaisé par "des variations régionales dans la façon dont les interviewés se positionnent par rapport à ce type d'étude" (sic), cette dernière étant basée sur les déclarations de décideurs. Pour Philippe Adam, cette première place peut aussi s'expliquer par les normes "draconiennes" de consolidation financière en vigueur dans l'Hexagone. Par secteurs d'activité, le classement est dominé par la finance et la distribution, tandis que le secteur public et surtout la santé sont à la traîne.

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Plus ennuyeux pour Oracle, mais aussi pour son rival SAP. Une bonne partie des décideurs ne considèrent pas les outils de BI comme un outil critique (voir ci-dessus). Un quart des interviewés sont incapables de préciser leur vision de ces outils, tandis que 15 % y voient des solutions onéreuses pour visualiser des données. Seuls 12 % des décideurs les considèrent comme un levier essentiel pour surveiller, mesurer et effectuer des reporting sur une activité. "Néanmoins, précise Quocirca, ceux qui considèrent la BI comme critiques obtiennent des scores supérieurs aux autres, et même à ceux qui n'y voient qu'un moyen de surveiller une performance passée".

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