Unisys consolide l’infrastructure informatique de la Macif
Depuis la fin 2007, Unisys œuvre à la consolidation et la centralisation de l’infrastructure informatique du groupe Macif. Ce projet, initié dès 2006 par l’assureur, doit être finalisé fin 2009. Il concerne une infrastructure éclatée en 11 régions, avec 200 serveurs et 8500 utilisateurs. Le tout doit être centralisé sur deux centres de calcul à Niort. Un projet qui met l'informatique de la Macif en bonne position, à l'heure où l'assureur se rapproche de la Maif et de Matmut.
Centraliser et consolider. C’est la mission que le groupe Macif a confiée à Unisys sur son infrastructure. Dans un communiqué, Eric Laudet, directeur du pôle intégration et architecture de l’assureur, explique espérer ainsi « réduire les coûts de possession, de maintenance et d’exploitation tout en améliorant sensiblement le temps de réponse et la sécurité du système. » David Milot, directeur du conseil technologique chez Unisys, raconte que la réflexion, sur ce projet, « remonte à 2006/2007. Nous sommes arrivés dans la boucle fin 2007, pour la pré-qualification de la stratégie et des architectures. » Pour un projet effectivement finalisé au premier trimestre 2008.
A son terme, fin 2009, les serveurs de la Macif devront être consolidés au sein de deux centres de calcul, à Niort, avec réinstallation à l’identique des serveurs Unix et virtualisation des serveurs Windows et Linux, avec ESX de VMware. A ce jour, selon David Milot, « à peu près la moitié des dix régions géographiques [du groupe Macif] a été basculée avec succès. […] Un tiers de ce qui envisageable avec cette technologie a été virtualisé. » Seulement, serait-on tenté de dire compte tenu de l’échéance… « Nous n’avons pas eu à supporter de retard du calendrier. Mais chaque région est différente ; on peut évaluer à 80 % les éléments communs et à 20 % les éléments spécifiques sur lesquels nous devons concentrer notre attention. » Du coup, si le prestataire dispose d’un « framework opérationnel commun », des études complémentaires, région par région, sont nécessaires. Avec l’objectif d’éviter certains écueils : « par exemple, avec un applicatif spécifique qui exploite au mieux la mémoire vive, on peut avoir des comportements dangereux dans une machine virtuelle, avec un gonflement artificiel de la pile. » Du coup, « certains applicatifs n’ont pas été virtualisés. »
Une opération transparente pour les utilisateurs
Une prudence d’autant plus nécessaire que, sur ce projet, le groupe Macif avait, selon David Milot, « la volonté d’avoir un impact aussi faible que possible pour les utilisateurs finaux, sinon un impact positif avec une amélioration des temps de réponse. » Une promesse au rendez-vous, selon lui : « entre 5 et 30 % de gain selon les applications et les sites. » Modeste, le directeur du conseil technologique d’Unisys relativise ce résultat : « il y a parfois 5 ans d'écart technologique entre la plate-forme cible et ce qui fonctionnait initialement. » De quoi expliquer au moins en partie les améliorations de la qualité de service.
D’autant plus que, si l’infrastructure serveur a été modernisée, c’est aussi le cas de l’architecture réseau. Car, « en parallèle, le groupe Macif mène un projet de virtualisation de ses postes de travail, en environnement Citrix. » D’où l’importance des efforts de conduite du changement, malgré une volonté de maintien de toutes les applications et du confort de travail des utilisateurs.
La Macif, un client pragmatique
Mais, pour David Milot, si ce projet se déroule bien, c’est aussi en bonne partie grâce à l’attitude des équipes de la Macif : « il s’agit d’un client avec une orientation stratégique et technique très construite. Il avait une définition très précise des attendus en termes de performances, notamment. Ses principaux objectifs étaient de renforcer la fiabilité et la stabilité de ses plateformes, et d’en simplifier l’administration. » Surtout, l’assureur aurait fait preuve d’un réalisme prudent : « sur les ambitions de gains et d’économies, ils se sont montrés très concrets. Personne n’a misé sur 50 % d’économies du jour au lendemain. »
Et ces économies, justement, quelles sont elles ? Difficile pour David Milot de les chiffrer. « Mais il y a par exemple des gains sur les applicatifs, la gestion des licences et des déploiements. » Par exemple, la rationalisation de la gestion des licences permet « de procéder à des changements de lignes budgétaires » : le budget global ne change peut être pas, mais il peut être redéployé.
Une infrastructure plus sûre
Au final, cette consolidation doit permettre au groupe Macif de sécuriser son infrastructure. Ne serait-ce que pour des raisons relevant de l’organisation de l'exploitation de son SI. Tout d’abord, cette opération est « l’occasion de revisiter le Plan de reprise d’activité (PRA). Et comme on procède de manière incrémentale, on fait vivre le PRA au fil du projet comme il se doit. »
En outre, la consolidation de l’infrastructure de l’assurance est conditionnée aux objectifs de qualité de service, « ce qui n’est pas forcément naturel », relève David Milot. Concrètement, « les serveurs sont regroupés par niveau et type de service ; certains silos applicatifs sont restés en isolation physique, par sécurité, même une fois virtualisés. »
Par ailleurs, alors qu’avec une infrastructure répartie sur 11 sites, « un point focus d’administration (une console de centralisation, ndlr) n’était forcément indispensable », il n’est plus question désormais de s’en passer : « il a fallu revisiter toutes les politiques et les processus d’administration pour garantir la qualité de service attendue. C’est un point que le groupe Macif avait identifié ; nous avons aidé à sa formalisation. » Avec, au passage, la validation, à priori, des processus d’administration et de leur automatisation avec un outil d'orchestration. Enfin, cette consolidation s’accompagne de la création d’une nouvelle structure, un bureau de gestion du changement chargé de valider les correctifs des éditeurs et leurs éventuels effets de bord.
Rappelons que la Macif est engagée aux côtés de la Maif et de la Matmut dans la création d'une SGAM (société de groupe d'assurance mutuelle), qui doit être opérationnelle avant la fin de l'année. Une future strucuture qui devrait passer par des rationalisations dans l'IT des trois donneurs d'ordre, même si aucun projet précis n'a encore été dévoilé. Le projet de consolidation qu'achèvera prochainement la Macif la positionne idéalement pour servir de foundation technologique - sur le volet infrastructure - à la future SGAM.