Applications Open Source : Bristol fait machine arrière
Après avoir privilégié les applications Open Source, la municipalité de Bristol, en Angleterre, a finalement choisi Microsoft Office pour les postes de travail de ses employés, à la place d’Open Office. Une décision prise après avoir constaté que les formats Microsoft trustent aujourd’hui les échanges d’informations entre les institutions du secteur public.
Dans un vaste plan de modernisation des postes de travail de la Ville, le conseil municipal de la ville de Bristol en Grande-Bretagne a dû se résoudre à troquer OpenOffice 3 pour Microsoft Office 2010. En cause : les formats Microsoft constituent aujourd’hui le standard de fait dans les échanges de documents chez les partenaires de la municipalité, et les applications Open Source ne sont pas assez compatibles avec ces mêmes formats de Redmond.
La ville de Bristol est une des pionnières dans l’adoption d’applications Open Source. Depuis 2005, explique-t-elle sur son site, Star Office a été installé sur les 5 500 postes de la municipalité (sous XP), et l’usage du format OpenDocument recommandé. Ce parc vieillissant et ne répondant plus aux critères d’échange et de sécurité, le conseil municipal a donc décidé d’entamer un plan de modernisation, en prenant en compte les applications Open Source et les standards ouverts - histoire de s’aligner également sur les politiques gouvernementales, qui encouragent l’usage de logiciels libres.
Seulement voila. Selon la municipalité, Star Office est fortement limité en matière d’échanges d’informations, ce qui complique le travail avec des partenaires travaillant sur les outils Microsoft. Ainsi C'est l'une des principales conclusiosn duplan stratégique proposé par Paul Arrigoni, le directeur de nouvelles technologies en charge du projet pour la ville - qui doit être validée le 30 septembre. Ce même plan constate au passage que pou rremédier à ces problèmes, 60% des postes de la municipalité sont déjà équipés de Microsoft Office.
Pour Arrigoni, “presque tous les partenaires avec lesquels nous échangeons des informations utilisent les formats de documents Microsoft. Les tests de la nouvelle suite OpenOffice 3 ont confirmé que, bien que la compatibilité avec le format plus ancien .doc se soit améliorée, il reste des problème de compatibilité significatif avec le nouveau format .docx. Ce dernier format devient par ailleurs de plus en plus le standard par défaut, alors que de nombreuses organisations [les autres institutions publiques, NDLR] mettent à jour leurs systèmes Office. Notre capacité à échanger des informations avec nos partenaires restera ainsi un vrai problème, et empirera vraisemblablement [si nous adoptons Open Office, NDLR]”. En bref, le format Microsoft est bien incontournable est constitue le principal verrou pour quitter Microsoft Office, un diagnostic que nous avons fait à de multiples reprises dans nos colonnes et qui avait aussi largement alimenté le débat sur les formats de fichiers bureautiques en 2007 et 2008.
Notons que le plan prévoit également une migration des postes tournant sur XP vers Windows 7, Microsoft mettant fin au support de XP en 2014, explique Bristol.
Un plan revu dans 3 ans
Il ne s’agit toutefois que pas d’un véritable abandon de l’Open Source, confie Gavin Beckett, architecte informatique en chef de la ville, à nos confrères de ComputerWeekly. Open Office 3 continuera à côtoyer Office sur tous les postes de la municipalité, “encourageant les employés à ne pas se créer d’habitudes de travail qui pourrait les verrouiller, dans le futur sur les seules solutions Microsoft”, souligne-t-il. De plus, l’Open Source sera considéré et installé “à chaque fois que cela est faisable”, indiquent les directives du projet. Bristol compte passer un accord d’entreprise avec Microsoft sur une durée de 3 ans. A l’issu de laquelle la municipalité entend reconsidérer et relancer son vaste programme de généralisation d’applications Open Source.
Au final, explique la municipalité, ce vaste plan, qui devait également conduire à une réduction des coûts de 50 millions de livres jusqu’en 2013, coutera à la ville 7,3 millions de livres sterling.
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