M2M : la SNCF s’allie à l’Italien Autostrade pour la collecte de l’écotaxe
La SNCF a décidé d’entrer dans la course à l’écotaxe et de s’allier au consortium mené par l’Italien Autostrade, pour l’appel d’offres portant sur la collecte de la taxe, ont rapporté nos confrères des Echos. Le groupe ferroviaire français entend notamment compenser les pertes de son fret et mise sur un des plus gros projet M2M pour y parvenir.
Le vaste projet Ecotaxe compte un nouvel arrivant à son bord depuis cet été : la SNCF. C’est ce que révèlent nos confrères des Echos dans leur édition de mercredi 22 septembre, en expliquant que le groupe ferroviaire a rejoint le consortium mené par l’Italien Autostrade, dans l’appel d’offres autour de la collecte de la fameuse écotaxe.
L’Ecotaxe, sous forme de télépéage, représente la figure emblématique des projets Machine-to-Machine en France. Prévue par le Grenelle de l’environnement, cette écotaxe entend instaurer dès 2012 une taxe sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, circulant sur le réseau routier français, soit au total 15 000 km d’autoroutes gratuites et de routes nationales. Elle vise à équiper un parc de plus de 800 camions de boitiers satellite ainsi qu’à mettre en place un grand nombre de portiques qui enregistreront chaque passage. La taxe devrait être calculée selon la catégorie du camion, mais également selon le niveau de pollution du véhicule. Les objectifs principaux de la mise en place de cette taxe sont d’assurer le financement de l’infrastructure du réseau routier (une mission auparavant entre les mains des concessions d’autoroutes, aujourd’hui privées) et promouvoir bien sûr d’autres moyens de transport que la route.
La SNCF a ainsi décidé de concourir à hauteur de 10 % au côté du concessionnaire autoroutier italien (qui mène le projet avec 70%), au sein d’un consortium composé également de Thalès, SFR et de Steria - ces deux derniers acteurs étant bien positionnés sur le segment du M2M en France - , avec pour objectif de rafler le très lucratif partenariat public-privé sur 14 ans qui aura la charge de la création et de la collecte de la taxe. A la clé, une recette brute de 1,2 milliard dans les caisses de l’Etat, dont 15 % de coûts de collecte. Les Echos souligne que la rémunération perçue par “les gagnants” sera calculée “en fonction de la performance du système de collecte”. Dans ce contrat, la SNCF devrait mettre ses branches infra et son expertise dans le transport de marchandise.
“Ironie de l’histoire, rappelle nos confrères, la compagnie ferroviaire aimerait taxer les poids lourds, l'année même où le transport sur rails va représenter pour la première fois moins de 50 % de son activité, au profit notamment de la route”. Et d’ajouter : “En s'investissant pour que la taxe poids lourds voit effectivement le jour, la SNCF se donne aussi des chances supplémentaires pour redresser son fret ferroviaire, démuni pour le moment face à la concurrence des camions".
Trois autres consortium sont également en lice dont un regroupant France Télécom, ETDE (une filiale de Bouygues), CS Systèmes d’Information et Kapsch, souligne Les Echos.
Ajoutons que cet important projet de télépéage s’inscrit dans une politique de rationalisation des infrastructures IT de l’Etat français. Un schéma dans lequel le M2M a un rôle capital à jouer, comme nos l’indiquions dans un précédent dossier.
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