TomorrowNow : le procès fleuve peut commencer
Quelle sera le montant de la facture TomorrowNow pour SAP ? Elle pourrait être élevée. Du moins Oracle évoque-t-il un préjudice de l’ordre de 4 milliards de dollars dans une affaire qui semble taillée pour tourner au feuilleton. Détectives privés et agents du FBI figureraient déjà au casting.
SAP ne s’en tirera pas avec un chèque de seulement 120 M$. Montant que l’allemand aurait accepté de verser à Oracle pour solder les fautes passées, il y a seulement quelques jours. Une somme qui ne devait couvrir que les intérêts qu’Oracle aurait pu demander au juge.
Pour mémoire, SAP est attaqué par Oracle pour les errements de son ex-filiale TomorrowNow qui proposait des offres de maintenance à bas coût autour des solutions de l'éditeur américain. Rappelons qu'en juillet 2008, suite à une plainte d'Oracle, SAP avait fermé cette entité, reconnaissant sa responsabilité dans l'affaire (en l'occurrence des téléchargements effectués par certains employés de TomorrowNow sur le site d'Oracle excédant les droits des clients représentés).
Et Oracle vient de passer à l’offensive. Entendu comme témoin dans l’affaire, Larry Ellison, PDG de l’éditeur, s’en est violemment pris à son concurrent allemand, l’accusant de l’avoir spolié de rien moins que 4 Md$. SAP, de son côté, n’estime pas le préjudice à plus de quelques dizaines de millions de dollars.
Interrogé par l’avocat d’Oracle, le directeur financier de SAP, Werner Brandt, a souligné que le conseil d’administration de l’éditeur n’avait jamais eu connaissance des errements de TomorrowNow. Une affirmation qui soulagera peut-être HP, du moins quelque temps. Oracle s'obstine en effet à demander l'assignation à comparaître de Leo Apotheker, Pdg de SAP au moment des faits et depuis, nommé à la tête du premier groupe mondial d'informatique. Si le dirigeant a bien pris ses fonctions il y a quelques jours, le conseil d'administration de HP lui aurait demandé, selon Oracle, de ne pas se présenter pour l'instant au siège du groupe, en Californie, où il serait sous la menace des ordonnances du tribunal de Oakland (en Californie également), où est jugée l'affaire.
Selon une source de nos confrères de Reuters, Oracle aurait engagé des détectives privés pour localiser Leo Apotheker afin de lui remettre en mains propres cette assignation à comparaître.
Selon nos confrères d’IDG News Service, l’affaire est d’une telle importance outre-Atlantique qu’un agent du FBI aurait suivi les audiences toute la semaine passée. Et si l’agent en question s’est refusé à s’étendre sur «l’intérêt» de son agence pour le projet, selon un document de SAP transmis à la cour en août, le ministère américain de la justice mènerait sa propre enquête sur le dossier. Peut-être pour savoir s’il y a là matière à poursuites pénales.