Acer veut sa part du florissant marché du calcul hautes performances
De retour sur le marché professionnel en Europe avec sa marque Gateway, Acer lorgne sur le florissant marché des supercalculateurs. Pas pour prendre une place dans la course à la puissance que se livrent les grandes puissances mondiales, mais plutôt pour servir les besoins plus modestes des grosses PME, des administrations et universités.
Désormais numéro deux dans le monde du PC, Acer tente de trouver un relais de croissance dans l'univers professionnel, où le groupe taïwanais espère dégager 25 à 30 % de ses revenus au cours de l'exercice 2011-2012. Et s'adjuger 10 % du marché des serveurs d'ici 18 mois. Présent en Asie sur le segment des entreprises (notamment via les serveurs Altos), le constructeur tente de se relancer sur le marché européen - où ses précédentes tentatives pour entrer sur le marché des entreprises ont été peu convaincantes - en exploitant la marque Gateway, le constructeur de PC américain racheté par le groupe en 2007.
Premier contrat... à Taïwan |
Pour augmenter son exposition sur le marché très concurrentiel du calcul hautes performances (marché dont la croissance devrait être comprise entre 5 et 7 % en 2010, selon IDC), Acer peut compter sur son marché domestique. Le constructeur vient d'être choisi par le centre taïwanais de calcul hautes performances (NCHC) pour livrer en mars 2011 un supercalculateur basé sur 600 serveurs de la marque embarquant 25 000 cœurs processeur (AMD et Intel). Selon Acer, le système doit figurer, lors de sa mise en service, parmi les 50 supercalculateurs les plus puissants au monde. |
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Basée sur des serveurs x86 (une gamme comprenant tant des machines en rack, que des tours et des lames, et mixant AMD Opteron et Intel Xeon) et un partenariat avec HDS pour le volet stockage, l'offre maison vise avant tout les entreprises de taille moyenne ou les administrations. "Nous ne ciblons pas le segment des applications critiques", explique Gianluca Degliesposti, en charge du développement de l'activité serveurs du groupe. Un positionnement qui promet un affrontement entre le Taïwanais et HP ou surtout Dell. Pour Syphax Guemghar, responsable achats et production de l'hébergeur Ikoula, l'irruption d'Acer/Gateway sur ce marché est d'ailleurs clairement l'occasion de renforcer la concurrence entre ses fournisseurs de serveurs. Et, in fine, d'obtenir des rapports prix/performances plus intéressants.
Gateway lorgne vers les architectures hybrides
Au-delà de ce positionnement peu surprenant, compte tenu de l'ADN du groupe, Gateway affiche également ses ambitions dans un marché où il était moins attendu : le calcul hautes performances. Là encore, le Taïwanais ne semble pas viser le haut du classement des supercalculateurs mondiaux, mais plutôt des besoins plus modestes, tant dans les administrations, les universités que dans la finance ou l'industrie. Pour ce faire, Gateway met sur le marché des racks multi-noeuds (sur base Intel Xeon), des lames (sur base Xeon et AMD Opteron), et des serveurs en racks (AMD), ainsi qu'une couche d'outils d'administration. L'évangélisation doit être assurée par trois centres de compétences, dont un récemment ouvert au sein de l'université de Pise (Italie). Ce cluster de 128 nœuds (1536 cœurs processeur de Xeon 5670) doit servir tant à des usages universitaires qu'aux tests des clients, prospects et intégrateurs de Gateway.
Ce cluster de Pise embarque aussi quelques cartes graphiques Nvidia Tesla, pour accélérer les traitements. Une ouverture vers les architectures dites hybrides (soit du calcul hautes performances reposant sur des CPU et des puces graphiques ou GPU) mise en avant par le Taïwanais dans ses racks multi-noeuds GW2000ht (en photo), qui tombe au meilleur moment, puisque la tête du classement des supercalculateurs dans le monde (le Tianhe-1A chinois) est désormais occupée par une configuration exploitant largement les puces graphiques.
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