HP ALM 11 : de l’automatisation, mais peut-être pas encore assez
HP vient de profiter de sa grand messe logicielle, HP Software Universe, qui se déroulait à Barcelone, pour présenter la version 11 de sa suite d’outils de gestion du cycle de vie des applications. Au programme principalement, plus d’automatisation. Mais les marges de progression restent importantes.
Pour Jan Zadak, directeur EMEA de HP, « la technologie est au cœur de l’activité des entreprises. » Mais la réactivité que celle-ci devrait apporter reste pénalisée par « des applications vieillissantes, la complexité des infrastructures, les menaces, l’explosion des informations et les silos, » tant organisationnels que techniques. Une façon de replacer l’annonce du jour dans le contexte de la nouvelle stratégie commerciale de HP : l’entreprise « Instant On ».
C’est là qu’intervient Application Lifecycle Manager (ALM) 11 de HP, la nouvelle version de la solution maison de gestion du cycle de vie des applications. Jonathan Rende, vice-président marketing produit de la division logiciels de HP, enfonce le clou : « il faut casser les silos qui isolent analystes métiers, testeurs, ingénieurs de test fonctionnel, gestionnaires de projet, ingénieurs performances et sécurité, développeurs, etc. ALM 11 va leur permettre de collaborer. » Et accessoirement d’intégrer la sécurité au processus de développement avec Fortify, racheté en août dernier par HP. Surtout, ALM 11 doit permettre de gagner du temps en réduisant « jusqu’à 90 % le test manuel » et, au final, les temps de test de 50 % - « des données obtenues à partir de clients qui utilisent déjà la solution. »
Une intégration métiers
Les silos, HP essaie aussi de les briser en interne |
En juin dernier, HP a lancé une offre de service pour la sécurité applicative - CATA, Comprehensive Application Threat Analysis. Soit peu avant de racheter Fortify. Neil Weston, vice-président EMEA de HP Software, ne nie pas la possibilité, là, de redondances technologiques. Et, justement, pour lui, « en interne, nous travaillons à casser nos silos. Nous avons commencé à réorganiser nos forces commerciales dans ce sens avec, il y a deux semaines, l’initiative ‘One way, One team, One mission’. Et l’on travaille aussi à consolider les initiatives dans le domaine des logiciels, des services, etc. » |
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ALM 11 s’apparente à une plateforme autour de laquelle va s’articuler tout le cycle de vie de l’application, depuis la planification et le suivi de projet, jusqu’à la gestion des mises en production avec l’assurance qualité et la gestion des performances. En particulier, ALM 11 met l’accent sur le support des processus métiers et la gestion des demandes métiers. Sans oublier le support des environnements de développement Visual Studio et Eclipse et les méthodes de développement en cascade, sur-mesure ou agile. En outre, en se positionnant comme un dépôt unique de ressources pour les développements applicatifs internes, ALM 11 encourage la réutilisation de composants logiciels.
Disponible pour un déploiement interne ou en mode SaaS, ALM 11 supporte lui-même les applications qui ont vocation à fonctionner sur une infrastructure hybrique, en PaaS ou en IaaS, tant pour le développement que le test ou la mise en production.
Encore des marges de progression
Résolument orientée processus, l’intégration proposée par ALM 11 rencontre quelques limites sur le volet technique. Ainsi, l’application de test fonctionnel HP Sprinter permet de produire des rapports précis sur les défauts constatés lors des phases de test - et d’automatiser celles-ci - mais, lorsque les équipes de développement reçoivent lesdits rapports, rien ne leur permet de faire un lien direct entre les défauts constatés et le code, comme par exemple la méthode sollicitée ou l’état des variables lorsque le bug a été rencontré. Cette phase d’analyse et de correction reste donc largement manuelle. Et il en va de même pour les applications Web riches : TruClient, l’outil de test pour interfaces Ajax se contente d’éprouver l’interface utilisateur, sans qu’ALM ne permette d’établir une corrélation automatique entre celle-ci et le code sollicité. Et si les outils de diagnostic et de gestion des performances supportent nativement Java et .Net - en plus de superviser les flux réseau -, ils font encore l’impasse sur PHP, entre autres. La marge de progression d'ALM reste donc bien réelle.